De ouest-france.fr
À Kergaradec, la démolition d'une maison a été reportée. Un couple de l'espèce protégée niche dans le bâtiment.
Certains locataires sont plus difficiles à exproprier que d'autres. Route de Gouesnou, c'est un couple d'hirondelles qui retardent l'avancée des travaux. Une voisine a donné l'alerte. Dans une grange attenante à l'une des maisons vouées à disparaître sous les rails du tramway, un couple d'hirondelles rustiques a construit son nid.
« Elles sont là tous les ans. Cet un endroit idéal pour les oiseaux ici, nous avons plusieurs espèces protégées », explique cette amoureuse de la nature. Vieille bâtisse datant de 1800, entourée par une haie champêtre, l'adresse choisie par les hirondelles a en effet de quoi séduire. Le terrain constitue un refuge de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) depuis plusieurs années.
Pourtant le bâtiment doit être détruit afin de dégager un espace suffisant pour l'aménagement d'un passage piéton sur les voies du tramway. Mais la loi interdit formellement de porter atteinte au nid des hirondelles.
Nid en danger
L'espèce, commune dans la région, a perdu environ 40 % de ses effectifs en une vingtaine d'années. Les contrevenants encourent jusqu'à 9 000 € d'amende. « Nous avons alerté Brest métropole océane et négocié avec eux. Leur réaction a été rapide », raconte Jean-Marie Cocher, président de la LPO.
La destruction de la maison n'aura pas lieu avant le 1er septembre, date à laquelle les hirondelles auront a priori repris leur envol pour leur migration annuelle. En contrepartie, la LPO demande que la collectivité installe des nids artificiels afin de reloger la petite famille lors de son retour.
Chez les maîtres d'oeuvre du tramway, on assure que cela ne retardera pas la date de fin du chantier. Yvon Puill, directeur général de la Semtram prend les choses avec philosophie. « Cela fait partie des aléas. Un budget spécifique est réservé à la gestion de ces imprévus, explique-t-il. Mais il le reconnaît, on s'attendait à découvrir des bombes, pas forcément des hirondelles. »
Marion PERRIER