De ornithomedia.com
Geai des chênes (Garrulus glandarius)
Source : Luc Viatour / Lucnix.be / Wukipedia
Il a déjà été démontré que le Geai buissonnier (Aphelocoma californica) stockait de la nourriture une fois que sa satiété immédiate était satisfaite.
Dans une étude publiée dans Biology Letters, les chercheurs Lucy G. Cheke et Nicola S. Clayton, de (l'Université de Cambridge, ont trouvé que le Geai des chênes (Garrulus glandarius) dépassait ses désirs du moment pour anticiper ses besoins futurs et pre pour les satisfaire.
Des expériences menées avec des Geais des chênes ont révèlé qu'ils stockaient de la nourriture pour anticiper leurs besoins futurs. Lucy G. Cheke et Nicola S. Clayton ont constaté qu'ils avaient conscience que s'ils mettaient trop de nourriture de côté, elle ne serait alors plus disponible.
Les Geais des chênes cachent durant tout l'automne des glands puis les consomment durant l'hiver. Un seul oiseau peut ainsi enterrer plusieurs milliers de glands chaque année, et l'espèce joue un rôle crucial dans la propagation des chênes.
Nicola S. Clayton avait montré que lorsque l'on offrait à profusion de la nourriture au Geai buissonnier, celui-ci continuait tout de même à mettre de la nourriture de côté, ce qui suppose qu''il a conscience de ses besoins futurs.
Lucy Cheke, qui travaille avec Nicola, précise : "la difficulté est que nous ne savons pas ce qu'ils pensent, mais seulement ce qu'ils font : les Geais buissoniers pourraient juste connaître les aliments qui se conservent bien". Pour éliminer cette possibilité, les chercheurs ont fait subir à quatre Geais des chênes adultes quatre jours de tests.
Le premier jour, on leur a présenté deux boîtes de couleurs différentes dans lesquelles ils pouvaient stocker de la nouriture. Un tas de de cacahuètes et de raisins secs était mis à leur disposition.
Le jour suivant, ils ont uniquement nourri les oiseaux avec des raisins secs, puis ils leur ont présenté l'une des deux boîtes. Le troisième jour, on leur a seulement proposé des cacahuètes et l'autre boîte était mise à leur disposition.
Lucy Cheke explique : "le quatrième jour, je les ai nourris à profusion avec des cacachuètes afin d'essayer de les en dégoûter, puis seulement je leur ai proposé un endroit pour stocker de la nourriture". Les deux aliments étaient ensuite disponibles, et au lieu d'ignorer les cacahuètes et de ne stocker que les raisins, ils ont anticipé leurs besoins et ont placé des raisins dans la boîte qui leur avait donnée quand ils n'avaient été nourris que de cacahuètes et des cacahuètes dans l'autre.
Lucy Cheke ajoute : "Imaginez un enfant en train de préparer deux boîtes de nourriture, l'une pour le dîner et l'autre pour le déjeuner du lendemain. Si dans l'après-midi ils savent qu'ils mangeront plein de gâteaux, ils ne mettront que des sandwichs dans la première boîte".
L'équipe de Cambridge continue à découvrir des aspects méconnus de l'intelligence remarquable des Corvidés. Lucy Cheke essaye actuellement de savoir si les Geais des chênes sont capables de comprendre l'état d'esprit de leurs congénères...
Dans une autre étude publiée dans le numéro 22 de Behavioral Ecology, des chercheurs ont noté chez certaines espèces qui suivent les fourmis dans la forêt tropicale (lire Deux espèces de troglodytes parasitent aussi les fourmis dans les forêt sèches) avaient la capacité de se rappeler la date et le lieu d'événements passés et d'utiliser cette mémoire pour planifier les actions futures. Ces oiseaux suivent les colonnes de fourmis et se nourrissent des nombreux insectes et autres petits animaux qui tentent de d'échapper à cette armée en marche. A la fin de leur raid, eles fourmis construisent un bivouac. Cette armée n'étant pas active tous les jours, les oiseaux inspectent l'emplacement du campement des fourmis le soir même puis ll contôlent le lendemain matin pour observer l'activité des insectes gégaires. Si elles lancent une nouvelle expédition "punitive", ils les suivent, sinon ils partent à la recherche d'une nouvelle colonie. Ils pourraient ainsi suivre plusieurs colonies dans le temps.
A lire aussi : Une mémoire de Cassenoix moucheté.
Sources :
- Lucy G. Cheke et Nicola S. Clayton (2011). Eurasian jays (Garrulus glandarius) overcome their current desires to anticipate two distinct future needs and plan for them appropriately. Date de mise à jour : 2/11. Biology Letters. rsbl.royalsocietypublishing.org/content/early/2011/10/28/rsbl.2011.0909
- Victoria Gill (2011). Clever Eurasian jays plan for the future. Date : 02/11. BBC Nature. http://www.bbc.co.uk/nature/15536611
- Corina J. Logana, Sean O’Donnellb et Nicola S. Claytona (2011). A case of mental time travel in ant-following birds? Date de mise à jour : 03/11. Behavioral Ecology (November-December 2011). 22 (6): 1149-1153. http://beheco.oxfordjournals.org/content/22/6/1149