De cyberpresse.ca
(Québec) L'été 2011, à l'île Bylot en Arctique, passera à l'histoire dans le cycle de la reproduction de la grande oie des neiges. Des chiffres fournis par Marie-Christine Cadieux, de l'Université Laval, démontrent que dans 90 % des nids, au moins un jeune est né. C'est un record depuis 1990, année au cours de laquelle on a commencé à dresser des inventaires de cette grande voyageuse qui se promène du nord au sud et du sud au nord selon les saisons de migration. Au cours des dernières années, on a souvent parlé que le troupeau d'oies dépassait largement le million d'individus, mais ces chiffres ont été révisés à la baisse, non pas parce qu'il y a eu une hécatombe et que des dizaines de milliers d'oies avaient péri, mais plutôt parce que les estimations étaient erronées.
Le chiffre réaliste qui est avancé maintenant est 917 000 oies à l'inventaire du printemps. C'est tout de même une augmentation par rapport à 2010 puisqu'à ce moment-là, on évaluait le troupeau à 814 000.
Il sera intéressant de voir à combien se chiffrera le nombre d'oies au printemps 2012 puisque le taux de naissance a été exceptionnel cette année.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la colonie de grandes oies des neiges se porte très bien. Si on fait un retour en arrière, disons qu'en 1900, il n'y avait que 10 000 oies. En 1965, le troupeau atteignait les 25 000 et en 1980, on passait aux six chiffres, avec une population de 180 000 oies. Aujourd'hui, on se rapproche du million.
L'île Bylot où se reproduisent les oies est un territoire immense en Arctique qui fait 11 000 km2. La pouponnière des oies n'occupe que 1600 km2 de cette grande île. Le reste du territoire n'est pas propice à la nidification des oies.
Chaque année, depuis 1990, des gens de l'Université Laval se rendent dans le Nord pour étudier le comportement de cet oiseau fascinant qui s'arrête quelques semaines chez nous durant ses deux migrations.
Ces oiseaux qui changent de nom
En 1993, il y a eu des changements majeurs dans l'appellation francophone des oiseaux du monde. Les noms français et québécois ont été harmonisés et plusieurs oiseaux qu'on connaissait depuis toujours sous un nom ont été rebaptisés. Pour ne donner que quelques exemples, pensons au huart à collier, qui est devenu le plongeon huard, le gros-bec à poitrine rose, devenu le cardinal à poitrine rose, les pinsons, qui sont maintenant des bruants, et les fauvettes, devenues parulines.
Ces changements majeurs touchaient les noms français des oiseaux, mais il y a aussi des changements annuels qui se produisent, ce qui fait que certaines espèces sont reclassées avec d'autres, etc.
Cette année, comme tous les ans, il y a eu de ces changements. Voici donc une liste fournie par QuébecOiseaux concernant les oiseaux du Québec.
«Chaque été, l'American Ornithologists' Union (AOU) publie un supplément à son Check-list of North American Birds, qui relate les changements les plus récents à la classification des oiseaux nord-américains. Voici les nouveautés de 2011 en ce qui concerne les espèces du Québec, selon le site Web de l'organisme. http://www.aou.org/auk/content/128/3/0600-0613.pdf
«La gallinule d'Amérique (Gallinula galeata, Common Gallinule) est maintenant considérée comme distincte de la gallinule poule-d'eau, de l'Ancien Monde. Le traquet motteux, pour sa part, est transféré de la famille des Turdidés à celle des Muscicapidés, placée juste devant les Turdidés. Beaucoup de parulines sont dorénavant assignées à des genres différents. La paruline triste et la paruline du Kentucky rejoignent la paruline masquée dans le genre Geothlypis. Le genre Dendroica, le genre Parula et la paruline à capuchon se fondent maintenant dans le genre Setophaga, jusque-là réservé à la seule paruline flamboyante, tandis que la paruline du Canada et la paruline à calotte noire se joignent au genre Cardellina.
«Au niveau canadien, le pluvier neigeux (Charadrius nivosus, Snowy Plover) est séparé du pluvier à collier interrompu (Charadrius alexandrinus, Kentish Plover) de l'Ancien Monde.»
Un peu compliqué tout ça? Oui, mais nécessaire pour que tout le monde parle le même langage.
Pour une bonne cause
Pierre Nadeau, étudiant en ébénisterie au Centre de formation professionnelle des bâtisseurs à Sainte-Marie de Beauce, propose à ceux que ça intéresse des nichoirs pour canards branchus et pour merlebleus. L'argent amassé grâce à cette vente servira à financer en partie un stage en France, en novembre 2012, pour ces étudiants en ébénisterie. Dans son courriel, M. Nadeau précise que l'ébénisterie française a influencé grandement notre façon de faire ici au Québec.
Et pourquoi des nichoirs? «Depuis le début des cours, je fais le lien le plus souvent possible entre les essences de bois, leur utilité dans la nature et leur lien avec les oiseaux. De là l'idée des cabanes», précise-t-il.
C'est une bonne cause, et si vous voulez la soutenir, je vous donne son adresse courriel : pierrenad@videotron.ca.
»» Fiche technique
Nombre d'oeufs: de 3 à 5
Fréquence de la ponte: 1 oeuf par 1,5 jour
Début de l'incubation: dès la ponte du dernier oeuf
Durée de l'incubation: 24 jours
Développement à l'éclosion: précoce
Soins aux jeunes: par femelle et mâle
Séjour des jeunes au nid: de 24 à 48 heures
Âge de l'envol: 42 jours
Dépendance des jeunes: jusqu'à l'âge d'un an
Nombre de couvées par année: 1
Âge à la reproduction: 3 ans
Type d'accouplement: monogamie
Durée du couple: à vie
Longueur totale: mâle de 71,1 à 83,8 cm femelle de 71,1 à 81,3 cm
Envergure: de 134,6 à 152,4 cm
Masse: mâle 3118 g (de 1900 à 4050 g) femelle 2828 g (de 1840 à 3950 g)
Longévité record: 26 ans et 7 mois
Source: Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional