De zoomdici.fr
Depuis bientôt quatre ans, un faucon pèlerin passe l'hiver perché sur le rocher d'Aiguilhe. Comme il peut s'avérer utile, l'agglomération lui a aménagé un appartement.
Un aménagement a été réalisé afin de fidéliser ce faucon au site et d'accueillir une nichée. Ce rapace est essentiel pour la biodiversité et pourrait participer à la diminution de pigeons sur l'agglomération.
Dans l'attente d'un nouveau couple
C'est une initiative originale qui a été engagée par les élus de la Communauté d'Agglomération du Puy-en-Velay. Alors qu'une réflexion de longue haleine était menée pour trouver une solution pour lutter naturellement contre les pigeons qui causent d'importants dégâts en centre ville, l'idée de favoriser le retour du faucon pèlerin, prédateur de pigeons domestiques, permet également d'améliorer la biodiversité du secteur.
Le faucon pèlerin est une espèce peu commune en France. On en recense pas plus de 1 500 à 2 000 couples à travers l'hexagone, dont seulement une quinzaine en Haute-Loire. Ainsi, l'idée d'aménager une aire artificielle pour sa nidification au coeur de l'agglomération ponote devrait permettre d'accueillir prochainement un nouveau couple de cette espèce rare et protégée.
"Ce n'est pas facile à implanter mais on a beaucoup d'espoir", note Willy Guieau, vice-président de la Communauté d'Agglomération du Puy-en-Velay et conseiller municipal chargé du développement durable. "C'est une manière d'agir concrètement pour favoriser la biodiversité du territoire", ajoute-t-il avant de plaisanter : "s'il est pèlerin, le faucon devrait être à son aise au Puy-en-Velay".
Le rocher d'Aiguilhe au patrimoine de l'UNESCO ?
Depuis que la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) s'est installé en Haute-Loire, en 1990, l'espèce est surveillée et sa présence notée. La majorité des couples a été suivie. La LPO Auvergne assure un suivi commun afin de bien mailler le territoire.
Le plus grand et le plus rapide
Le faucon pèlerin est le plus grand des faucons avec plus d'un mètre d'envergure mais c'est aussi le plus rapide puisqu'il atteint plus de 200 km/h en chasse, avec des pointes à 400 km/h lors des parades. Un faucon a une espérance de vie d'environ 15 ans.
Le maire d'Aiguilhe Michel Roussel a tenu à rappeler : "c'est bien la commune qui est propriétaire du site donc il nous appartient d'assurer l'entretien et d'en tirer bénéfice le cas échéant. J'ai répondu favorablement à cette demande car à titre personnel, en tant que grand-père, je me sens ue responsabilité vis à vis des générations futures et du cadre de vie qu'on va leur laisser". La biodiversité semble donc être à l'honneur dans la commune qui accueille aussi des ruches (lire l'article).
Le premier magistrat de la commune avait cependant une légère réticence à valider ce projet à cause de l'impact visuel mais il tempère : "le rocher a un aspect majestueux mais il a aussi une vie, avec une faune et une flore particulière". Il a également rappelé que le rocher ne jouissait d'aucune mesure de protection officielle et qu'une requête avait été émise afin que le site soit classé au patrimoine de l'UNESCO.
Ne pas déranger l'activité touristique du site
Pour favoriser la venue du rapace, une plateforme de 80 centimètres de large pour un mètre de long a été installée sur le rocher d'Aiguilhe, côté est, dans l'axe de la piscine et à l'opposé des escaliers, afin de ne pas déranger l'activité touristique du site.
L'espèce du faucon pèlerin avait disparu de Haute-Loire jusqu'à 1976, date où son retour est remarqué par les observateurs. Il vit principalement dans l'axe entre la vallée de l'Allier et celle de la Loire et a besoin de falaises pour s'installer. Son prédateur principal est le grand duc.
Cette plateforme est vissée sur deux barres de fer incrustées horizontalement dans le rocher. La structure de fer est de huit centimètres d'épaisseur. Elle est remplie d'un plateau de bois de quatre centimètres d'épaisseur profilé en fibre de ver et résine. Enfin, quatre centimètres de sable et graviers sont déposés sur la plateforme pour que le faucon puisse creuser son site de nidification.
Willy Guieau assure : "nous avons réalisé cet ouvrage avec un budget très faible car nous avons profité de la période de purge pour l'installer". Le coût total est estimé à 3 000 euros environ.