De sudouest.fr
Un nandou, dont le propriétaire reste inconnu, a été stoppé dans son périple en Bergeracois par les gendarmes et les gardes-chasse.DSCF8833.JPG (a.vergnolle@sudouest.com)
La saga animalière continue. Hier, les gendarmes de Lalinde en Dordogne ont eu toute la journée pour réviser leurs connaissances sur la famille des autruches, alors qu'ils tentaient d'attraper un « nandou d'Amérique », un de ses oiseaux « rhéiformes » capable de courir jusqu'à une soixantaine de kilomètres à l'heure.
L'événement a fait sourire, et certains militaires se sont même amusés à baptiser « Jean-Paul » le volatile évadé. Ils ont surtout pu limiter le danger, en gardant l'animal dans une zone allant de Pezuls à Mauzac et son hameau de Grand-Castang, dans les champs. La traque a duré jusque vers 17 h 30. Dans un champ à Mauzac, un agent de l'Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a pu atteindre l'arrière-train de l'animal avec une balle anesthésiante.
« Griffes épouvantables »
Signalé dans le secteur de Sainte-Alvère mercredi en fin de journée, le nandou a été identifié (et photographié) par l'équipe de gendarmes qui patrouillait à sa recherche. Ils l'ont suivi, de plus ou moins loin, le temps que l'Office national de la chasse intervienne.
Les agents ont pensé l'attraper à l'aide d'un filet, mais ont finalement opté pour un fusil hypodermique. « La difficulté, c'est qu'il est craintif et se déplace vite », indiquait un gendarme, hier en fin de matinée, évoquant une autre issue possible, en cas de course trop proche des habitations : abattre l'animal. « C'est un animal particulier, assez dangereux : il a des griffes épouvantables », abonde Christian Carrard, le président de la SPA, qui a conseillé les militaires. « Les gendarmes ont assuré », salue Aurélien Viau, chef du service départemental de l'ONCFS. Et si la course a duré aussi longtemps, c'est parce que l'Office devait organiser la logistique de la capture : trouver une cage pour contenir l'animal après une dizaine de minutes d'endormissement, puis un hébergement agréé.
Il n'est pas arrivé par les airs
Le trublion de l'après-midi a été transporté dans le nord du département, en début de soirée. Un lieu tenu secret, le temps d'identifier le propriétaire de l'animal. C'est le mystère de l'affaire : personne n'a signalé la disparition de l'autruche. Et aucun éleveur, ni titulaire de la double autorisation préfectorale pour détenir un tel animal, n'a pu être identifié dans le secteur. Les enquêteurs ont pensé à un élevage d'autruches installé à Couze, mais celui-ci n'est plus en activité. Et il est peu probable que l'oiseau ait pu traverser la Dordogne. « Il n'a pas pu non plus arriver par les airs », indique Aurélien Viau. Un éleveur d'animaux exotiques a aussi été sollicité par les enquêteurs, mais le nandou en vadrouille ne correspondait pas. Hier soir, on ne savait pas si l'animal était tatoué.
En attendant, certains craignent un scénario à la Zouzou (le renard) et Mimine (le sanglier), ce duo sauvage dont les propriétaires ont défrayé la chronique pour s'être passé d'autorisation. Le nandou s'est-il échappé d'un refuge illégal ? « C'est possible », sourit un proche de l'enquête. « Mais cette fois, on aura du mal à nous faire croire qu'il a été trouvé sur le bord de la route, pleurant sur le corps de sa maman ! »
Sources : http://www.sudouest.fr/2012/03/16/une-journee-a-courir-derriere-une-autruche-echappee-660179-1889.php