De illustre.chSous ses plumes chatoyantes, Martin cache une âme de guerrier: redoutable pêcheur, il est aussi champion de la prise de bec pour la défense de son territoire.Martine, la femelle du martin-pêcheur, est reconnaissable à la couleur orangée de sa mandibule; le bec est tout noir chez le mâle.
Photo J.L.Zimmermann et DR Par Mireille Monnier -
Plumes imperméables, bec en poignard et œil corrigeant la diffraction de la lumière à travers l’eau, le martin-pêcheur est équipé pour la pêche sous-marine. Ne lui manquent que les palmes, mais il compense cette lacune par son art du plongeon. Décollant d’un perchoir ou surplombant l’eau en vol stationnaire, il profite de la vitesse acquise durant le vol en piqué pour crever la surface de son petit corps compact et descendre à 20 ou 30 cm de profondeur. Il assomme ensuite sur une branche les petits poissons qui forment l’essentiel de son régime et les avale tête la première. Sauf s’il a pêché pour ses petits: il les tient alors tête vers l’extérieur.
Martin et Martine sont en effet de bons parents. Mais, très vite, le mâle voit les petits comme des rivaux et s’emploie à les attirer loin du nid avec des poissons, voire en les houspillant comme tous les congénères qui entrent sur son territoire. Solitaires hors reproduction, ces oiseaux défendent leur pré carré avec acharnement. L’ornithologue suédois Lars Svensson a observé une prise de bec qui a duré huit heures avant qu’un des deux ne lâche l’affaire!
Sa robe Exotique et imperméable
Sous les tropiques, où vivent la plupart des quelque 90 espèces de martins-pêcheurs, un plumage éclatant est banal. Mais ici le martinpêcheur d’Europe éblouit. Le bel orange du ventre est dû à un pigment, tandis que les bleus métallisés du dos ne sont créés que par les jeux de la lumière dans ses plumes. L’oiseau passe beaucoup de temps à les toiletter, non par vanité, mais pour garantir leur imperméabilité.
Ses amours L’OFFRANDE
Quand débute la saison des amours, vers le mois de mars, Martin sait que, s’il veut obtenir les faveurs de Martine, il doit lui offrir un présent. Il peut s’agir d’une libellule ou d’une larve aquatique mais, pour être sûr d’emballer la belle, mieux vaut un poisson.
LE NID
L’oiseau le creuse dans un talus ou une falaise meuble surplombant l’eau. Il fore avec son bec et utilise ses pattes, dont deux des doigts sont soudés, comme de petites pelles pour évacuer les débris. La galerie faisant quelque 50 cm et ouvrant sur une chambre de ponte de la grosseur de deux poings, on comprend que le mâle – athlète de 40 à 45 g – réoccupe volontiers un ancien nid.
LES PETITS
Un couple se reproduit deux ou trois fois l’an et chaque nichée produit en moyenne quatre jeunes à l’envol. Le tout en six semaines, trois pour l’incubation, trois pour l’élevage.
L'oberser LA SAISON
De mars à septembre
LES LIEUX
En Suisse romande, le centrenature ASPO de La Sauge est la meilleure adresse.
La Sauge, 1588 Cudrefin, tél. 026 677 03 80. Site internet: www.birdlife.ch/fr/lasauge. Ouvert tous les jours de 9 à 18 h, sauf le lundi. Adultes. 8 fr.; enfants (6 à 16 ans), 5 fr.
Les grands cours d’eau du Plateau et les bords de nos lacs. «En juillet, août et septembre, on peut même l’apercevoir dans les ports de nos villes», précise François Turrian.
LE CRI
Son cri – aigu – annonce souvent son apparition. Apprendre à le reconnaître est le meilleur moyen de le repérer. Ecoutez-le sur le site de la Station ornithologique suisse de Sempach.
www.vogelwarte.ch/martinpecheur- d-europe.html
Lecture LE DOCU PHOTO: «Martin-pêcheur»
Du photographe montreusien Daniel Aubort, ce livre très complet est illustré par 130 photos, prises en majorité dans la réserve naturelle des Grangettes.
Daniel Aubort Editions, route de la Léchère 4, 1117 Grancy. Courriel: aubort.editions@bluewin.ch. Prix: 40 fr. + frais de port. Ou à l’ASPO: aspo@birdlife.ch
Source : http://www.illustre.ch/Martin-pecheur-oiseau-pecheur_162015_.html