De radio-canada.caLa dépense énergétique derrière le vol à reculons des colibris est mieux quantifiée grâce aux travaux de scientifiques américains.
Photo : Nir Sapir Ces oiseaux, communément appelés oiseaux-mouches, volent « en marche arrière » des dizaines de fois par jour lorsqu'ils s'alimentent du nectar des fleurs.
Toutefois, la science n'avait toujours pas quantifié la consommation énergétique derrière ce type de vol. Les Drs Nir Sapir et Robert Dudley de l'Université de la Californie ont réussi à élucider ce mystère en plaçant des colibris dans une soufflerie et en analysant leur mouvement à l'aide d'une caméra vidéo à haute vitesse et d'un respiromètre.
Ils ont ainsi pu analyser la posture de leur corps, le travail des ailes et leur consommation d'oxygène durant le processus.
Selon les chercheurs, la découverte la plus surprenante de l'étude est que le vol vers l'arrière utilise une quantité similaire d'énergie que celui vers l'avant. En outre, ces deux vols sont plus efficaces sur le plan énergétique que le vol stationnaire.
« Ces résultats nous ont surpris parce que nous nous attendions à ce que le vol arrière nécessite un apport métabolique plus important. » — Dr Sapir
La raison est fort simple. Le Dr Sapir explique qu'au cours du vol vers l'arrière, le corps de l'oiseau est maintenu dans une position droite. C'est pour cette raison, en fonction de la résistance à laquelle il fait face en se déplaçant, que le duo de chercheurs s'attendait à une dépense énergétique plus grande.
Mais non. D'autres tests ont aussi confirmé que la traînée pendant le vol vers l'arrière est à peine plus élevée que lorsque l'oiseau est en vol vers l'avant.
L'explication viendrait peut-être du fait que les forces de traînée sont relativement négligeables lors d'un vol à une vitesse relativement lente, comme celle qui caractérise le vol vers l'arrière du colibri.
De plus, les auteurs proposent l'idée que le comportement en vol en retraite vers l'arrière à partir de fleurs, de concert avec d'autres caractéristiques anatomiques et adaptations comportementales, permet aux colibris de maintenir un régime nectarivore strictement aérien.
En ce sens, le Dr Sapir compare le colibri à un insecte prisonnier d'un corps d'oiseau. Selon lui, leur vol a plus d'affinités avec les insectes qu'avec celui de ses cousins à plumes.
Les auteurs de ces travaux publiés dans le Journal of Experimental Biology veulent maintenant déterminer si d'autres animaux qui, en vol stationnaire comme les Passeri et certaines chauves-souris, sont également capables de voler « à reculons ».
Source : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2012/09/27/001-colibirs-vol-arriere.shtml