De ornithomedia.comQuatre oisillons de Guêpiers d'Europe (Merops apiaster) avec deux couleurs du dos différentes : jaune-brun (probablement des mâles) et vert (probablement une femelle).
Source : M. Kapun et al / Journal of Ornithology Chez les oiseaux adultes, les différences de plumage entre mâles et femelles sont fréquentes, mais elles sont rares chez les oisillons et les juvéniles.
Chez la Panure à moustaches (Panurus biarmicus) juvénile, les deux sexes ont des becs de couleur distincte, et chez le Bec-croisé d'Écosse (Loxia scotica), les deux sexes présentent notamment un dichromatisme au niveau de la poitrine. Par contre, chez le Cygne tuberculé (Cygnus olor), les différences de couleurs entre les oisillons ne sont pas liées au sexe.
L'existence de formes distinctes de plumage liées au sexe pourrait jouer un rôle dans la reconnaissance intersexuelle précoce, comme chez les jeunes Panures à moustaches qui forment des "couples" peu après avoir quitté leur nid.
Des ornithologues autrichiens et slovaques ont publié en 2011 dans le Journal of Ornithology un article dans lequel ils décrivent l'existence d'une variation dans la couleur du dos des oisillons et des juvéniles de Guêpiers d'Europe (Merops apiaster) : chez certains, il est jaune-maron, et chez d'autres, il est vert. Par le biais d'analyses génétiques, ils ont déterminé leur sexe et ont découvert que la teinte de leur dos était fortement corrélée au sexe : les mâles ont ainsi généralement un dos jaune-marron, tandis que chez les femelles, il est vert. Toutefois il existe des exceptions.
Le sex-ratio global était proche de 50-50, mais il pouvait être très déséquilibré dans certains nids. Cette couleur constituerait également un indicateur de la condition des oiseaux, en particulier chez ceux pour qui la couleur du dos et le sexe ne correspondent pas.
Chez la Mésange bleue (Parus caeruleus), l'utilisation de la spectrométrie de réflexion a montré que les oisillons mâles ont une queue d'un bleu plus "saturé", tirant vers l'ultra-violet, et une poitrine plus jaune que les femelles. L'intensité de ces couleurs serait également liée à la condition des oiseaux
Sources :
- Martin Kapun, Alžbeta Darolová, Ján Krištofik, Katharina Mahr et Herbert Hoi (2012). Distinct colour morphs in nestling European Bee-eaters Merops apiaster: is there an adaptive value? Journal of Ornithology. Volume 152, Numéro 4. http://www.springerlink.com/content/14u4478h55223811/
- A. Johnsen, K. Delhey, S. Andersson et B. Kempenaers (2003). Plumage colour in nestling blue tits: sexual dichromatism, condition dependence and genetic effects. Proceedings of the Royal Society B. Volume 270, numéro 1521, pages1263-1270. http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/270/1521/1263.short
Source : http://www.ornithomedia.com/infos/breves/breves_art1_357.htm