De varmatin.comUn martin-pêcheur tenant en son bec un petit-déjeuner gourmand...DRTéléobjectif et jumelles de rigueur pour l'aventurier des oiseaux.Moment magique entre ce couple de guêpiers multicolores plus amoureux que jamais. Le regard aiguisé, la mine joviale, le sourire sincère, Christian Bury respire le bien-être. Amoureux des grands espaces, ce dentiste de profession est devenu au fil des années un ornithologue confirmé.
Toujours en quête de l'oiseau rare, il grave ses rencontres à l'aide de son zoom 500 millimètres. Membre du Groupe ornithologique normand jusqu'en 1988, il s'est ensuite installé à Saint-Raphaël où il est rapidement devenu adhérent de la LPO (Ligue de la protection des oiseaux) Paca.
Des étangs de Villepey aux salins d'Hyères, en passant par la Camargue, ce jeune retraité sillonne à son bon vouloir le grand Sud afin d'enrichir sa collection d'images. « Pour être franc, le côté collectionneur ne m'intéresse pas vraiment. J'ai chez moi des milliers de photos en archive entassées ici et là. Plus que le résultat purement photographique, je prends du plaisir lorsque je suis derrière mon appareil photo. Immortaliser le moment présent, telle est ma véritable passion. »
Mais dans le jargon des ornithologues, un verbe est incontournable : cocher. Explications...
« Chaque ornithologue se déplace avec une liste. Lorsqu'il découvre un oiseau qu'il n'a jamais vu, il fait une coche. Il existe en Europe des cocheurs fous. Par exemple les Anglais et Hollandais, spécialistes dans ce domaine. Ils sont capables de traverser les continents pour découvrir un oiseau rare et faire une coche… Je me considère comme un cocheur normal ».
Christian Bury doit en être à quelque 400 « coches ». Intarissable sur le sujet, il raconte : « Parfois, cela peut créer des débordements. Un jour en Angleterre, un fou à pied rouge était entré dans un supermarché. Cela a engendré une émeute. Les services de sécurité ont dû intervenir. Les plus férus sont les Hollandais… D'ailleurs, pour l'anecdote, on raconte que leurs femmes ont l'empreinte des jumelles sur leur poitrine. »
Plus solitaire, Christian Bury préfère être seul que mal accompagné. « Il faut rester humble et respecter la nature. Lorsqu'on est plusieurs, la concentration n'est plus la même. »
Avec plus de 400 espèces d'oiseaux recensés sur la région Paca, dont 260 sur le secteur est-varois, il écume son terrain de jeu sans modération. Parfois, sur un coup de tête, ou suite à une alerte donnée par un confrère, il prend son matériel et part sans prévenir. « Mes proches ne sont vraiment pas intéressés par ma passion. »
Le monticole de roche a été, pour lui, l'une de ses plus belles rencontres. « J'avais été le trouver en montagne. Cet oiseau n'a rien de particulier, mais j'aime sa façon de bouger, ses couleurs. Cela ne s'explique pas. Comme cette passion d'ailleurs, qui demande un sixième sens. Cela ne s'apprend pas… »
Il n'y a pas si longtemps, ce contemplateur de volatiles s'est découvert une nouvelle passion. « J'étais en train de me raser, lorsque est descendue une petite araignée. Je l'ai photographiée en macro. J'ai découvert un monde magnifique avec une multitude de détails de l'animal. Depuis peu, j'alterne les plaisirs. C'est une petite dérive. Au bout de la chaîne naturelle, les araignées se font manger par les oiseaux... »
Retraité depuis le 1er janvier dernier, Christian Bury partage son temps entre ses planques naturelles et diapos conférence qu'il anime avec ferveur. Mais son rêve serait d'aller observer loin des frontières hexagonales. « Je vis au jour le jour, mais j'aimerais me rendre en Jordanie et dans le grand Nord. »
Histoire d'engranger les « coches » et mettre la pression sur ses confrères anglais et hollandais.
Philippe Michon
pmichon@varmatin.com
Source : http://www.varmatin.com/callas/christian-bury-lornithologue-photographe-deploie-ses-ailes.1018698.html