De cyberpresse.ca
(Québec) L'être humain pose souvent des gestes, consciemment ou inconsciemment, qui nuisent aux oiseaux, mais il arrive aussi, et ce, beaucoup plus souvent qu'on pense, que nos amis ailés aient une chance inouïe que ces mêmes êtres humains se trouvent sur leur chemin. Cette semaine, j'ai deux belles histoires à vous raconter et, vous verrez, elles illustrent très bien ce que j'énonce précédemment.L'un des parents vient nourrir l'oisillon, ce qui lui permettra de refaire ses forces et ensuite de pouvoir prendre son envol.
Merlebleu sauvéD'abord, je commence par celle de Francine Lavoie, de Saint-Adalbert, qui a sauvé d'une mort certaine un merlebleu immature.
Le 1er août, vers 10h30, la nichée de merlebleus qui occupait le nichoir que Mme Lavoie avait installé prenait son envol. Elle croyait bien qu'ils étaient tous partis, mais après vérification, elle s'est aperçu qu'un oisillon était resté dans le nid. Il avait bec et ailes ouverts, mais ne quittait pas le nid.
Mme Lavoie a tout de suite refermé la porte du nichoir et elle a attendu, question de voir ce qui se passerait. Après plusieurs minutes, les parents ne se manifestaient toujours pas. Donc, Mme Lavoie a de nouveau ouvert le nichoir et elle s'est rendu compte qu'en plus de l'oisillon abandonné, il y avait un oisillon mort-né au fond du nid.
À l'aide d'un bardeau, elle a retiré le nid du nichoir et elle l'a déposé sur l'herbe. Le petit merlebleu déposé sur le gazon était trop faible pour s'envoler et, en plus, les pattes de l'oiseau mort-né étaient coincées dans les siennes. Il ne pouvait donc pas quitter le nid avec ses frères et soeurs.
Francine Lavoie a alors bien nettoyé le nichoir et y a déposé l'oisillon en difficulté. Vers midi, la femelle est venue nourrir son petit une première fois. À 15h, l'oisillon avait la tête sortie dans l'entrée du nichoir et la femelle le nourrissait régulièrement.
Autour de 17h, les parents ont commencé à l'appeler pour l'inciter à sortir du nid et, à 19h30, il prenait son envol.
Francine Lavoie se dit heureuse d'avoir pris la décision d'aller vérifier le nid après le départ des oiseaux. Si elle ne l'avait pas fait, le jeune merlebleu était voué à une mort certaine.
Un jaseur d'Amérique récupéré dans la rue le bec rempli de petits fruits, mais incapable de s'envoler.
Un jaseur chanceuxAu début du mois d'août, Manon Yelle et son mari ont trouvé en pleine rue un jaseur d'Amérique (autrefois appelé jaseur des cèdres) qui ne volait pas. Ils l'ont donc facilement attrapé et placé dans une grande cage dans la maison pour qu'il soit à l'abri des prédateurs. Il avait le bec rempli de petits fruits.
L'oiseau ne semblait pas blessé, mais il ne cherchait pas à s'envoler et ne se nourrissait pas non plus. Il semblait simplement en état de choc, m'écrit Mme Yelle. Il se pourrait que le jaseur ait été tout simplement en état d'ébriété avancée. Il est reconnu que certains jaseurs se gavent tellement de petits fruits que lorsque ceux-ci fermentent dans leur estomac, ils deviennent ivres morts et ne peuvent s'envoler.
Ce n'est peut-être pas le cas du jaseur accueilli par Manon, puisqu'il aurait repris ses esprits après un certain temps. En attendant, elle le nourrit d'aliments à base de fruits secs et de petits fruits et aussi de vers de farine. Elle espère juste qu'il se rétablisse et qu'il ait la force de voler pour lui redonner sa liberté.
Ce geai bleu a perdu cette crête qui lui donne tout son panache. Il a l'air plutôt ridicule avec sa tête rasée.
Des geais bleus rasésQuelques courriels me font remarquer l'observation de geais bleus devenus pratiquement chauves. Ils ont perdu la belle huppe qui les caractérise généralement. C'est un phénomène normal : le geai bleu mue et perd son plumage sur la tête. Et durant cette période, vous pouvez souvent l'observer en train de prendre un bain de fourmis. Il a des parasites sur la peau qui l'incommodent et, en se roulant dans un nid de fourmis, il calme ses démangeaisons. Les fourmis mangent les parasites qui se logent dans son plumage.
Mon merle a perdu sa queueUn jeune merle immature photographié par Nicole Bellemare a sans doute échappé de justesse à un prédateur : il y a laissé sa queue. Je me rappelle, il y a deux ou trois ans, une petite mésange bicolore qui fréquentait mes mangeoires et qui avait subi le même sort. Mais, malgré sa queue en moins, ça ne l'empêchait pas de voler et de venir se nourrir. N'ayant plus son gouvernail, son vol était sans doute plus ardu que pour les autres, mais elle y arrivait quand même. Après quelques semaines, la queue avait repoussé.