Les îles Cook forment un archipel du Pacifique Sud. On les divise en deux groupes, les Northern Cook (six îles) et les Southern Cook (neuf îles, dont celle d'Atiu). Plusieurs oiseaux endémiques s'y rencontrent, dont le Monarque de Rarotonga (Pomarea dimidiata) (lire Les endémiques des îles Cook et le retour du Lori de Kuhl).
Le Martin triste (Acridotheres tristis) est un oiseau non indigène introduit sur l'île d'Atiu à partir de Tahiti il y a environ 100 ans, et l'espèce y est désormais abondante. Les habitants le considèrent comme nuisible car il se nourrit des fruits et légumes et s'aventure même dans les habitations pour dérober de la nourriture. Il y a deux ans, les habitants avaient décidé de réduire sa population en combinant l'empoisonnement, le piégeage et le tir, et les premiers résultats obtenus avaient été encourageants. Mais le seul chasseur professionnel avait quitté Atiu et une autre solution devait être trouvée.
Gerald McCormack, le directeur du Cook Islands Natural Heritage Trust, a expliqué dans une interview à Radio Australia qu'il a eu l'idée, à l'origine sans vraiment y croire, de diffuser une annonce offrant 4 dollars australiens par Martin triste abattu. Et sept Néo-zélandais ont répondu, dont trois ou quatre tireurs professionnels. Dan O'Brien fut le premier à avoir fait le déplacement, séduit par le voyage tous frais payés. Une semaine après son arrivé, il avait déjà tué 308 oiseaux.
Encouragé par ce résultat, Gerald a désormais pour objectif d'éradiquer l'espèce d'ici à la fin de la période de reproduction, faisant d'Atiu le premier endroit au monde à avoir réussi à éliminer une population importante de Martins tristes.
Sa population actuelle est estimée à environ 600 oiseaux (contre un pic de 7000 atteint il y a quelques années). Plusieurs tireurs professionnels devraient arriver et tant que l'argent sera disponible, la distribution de primes pourra être maintenue.
Dan O'Brien reconnaît que l'éradication totale de l'espèce ne sera toutefois pas une tâche facile, l'espèce étant intelligente : deux jours après son arrivée, les oiseaux l'avaient déjà repéré. Il est prêt à partager son expérience avec les autres chasseurs qui devraient arriver sur Atiu.
Dan les avertit toutefois : si leur seule motivation est de toucher les primes, cela ne sera pas suffisant. Il faut en effet prendre en compte les heures passées sur le terrain, les paires de chaussures à remplacer, les morsures d'araignées et les piqures de moustiques ...
Source :
Radioaustralia.net (2011). Cook Islands Myna bird cull set for success. Date de mise en ligne : 26/08. http://www.radioaustralia.net.au/pacbeat/stories/201108/s3303433.htm