De nicematin.com
L’incendie a commencé vers 8 h. Il a détruit plus de 2 000 m2 de broussailles et la roselière où vivent de nombreux oiseaux, des renards, des lapins et autres petits animaux. Les cygnes ont pu fuir et revenir plus tard. Les sapeurs-pompiers sont restés deux heures afin de noyer les cendres.
(Photo Philippe Lambert, S. G. et DR)
Si la plupart des oiseaux ont pu s’envoler, des renards et des lapins ont été retrouvés carbonisés. Un campement de SDF pourrait être à l’origine de cet incendieDes renards, des lapins et des petits rongeurs ont été retrouvés carbonisés, hier matin, après le passage des flammes dans la roselière de la réserve ornithologique, à l’embouchure du Var.
« Les oiseaux n’ont pas été touchés, car nous ne sommes pas en période de nidification. Ils ont pu s’envoler », rassure Tanguy Corveler, responsable départemental de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), présent au moment des faits. Heureusement.
Un peu avant le début de cet incendie, un flamant rose, mais aussi une famille de cygnes (avec les trois petits), avaient été aperçus dans les parages. Ils ont pu échapper aux flammes et constater les dégâts à leur retour un peu plus tard…
Le spectacle est désolant. Côté laurentin, il ne reste plus grand-chose de la Zone Natura 2 000. « Un peu plus de 2 000 m2 ont brûlé », estiment les pompiers. Une grande partie de la roselière, le long des berges et à l’embouchure, mais aussi des arbustes et broussailles situés sous le parking de Cap 3 000.
« Un désastre »
« C’est un désastre pour la réserve naturelle. Un désastre prévisible », râle Daniel Narcy, un défenseur de l’environnement qui s’occupe de l’aquarium naturel des Flots bleus. Il était sur place hier matin. « J’arrivais à la plage vers 8 h 15 quand j’ai aperçu une épaisse fumée noire. J’ai appelé les secours et je suis allé voir. Les pompiers étaient déjà là », raconte ce dernier.
Une dizaine d’hommes et deux camions à pompe sont venus de la caserne de Cagnes-sur-Mer. « On a commencé à arroser, mais il n’y avait pas de danger de propagation. Le vent poussait les flammes vers la mer », explique un pompier.
L’épais panache de fumée était visible par une partie du département. Il n’a pas perturbé le fonctionnement de l’aéroport. En revanche, un témoin a été incommodé par la fumée et emmené aux urgences.
Les pompiers sont restés deux heures sur place pour noyer les cendres et éviter une reprise. La police nationale s’est également rendue sur place, ainsi que Léopold Mayen, l’adjoint à la sécurité de Saint-Laurent. Une enquête a été ouverte.
Des SDF y faisaient un feu de camp
Selon plusieurs témoins, des sans-domicile fixe campaient ces derniers jours dans les parages. Ils faisaient du feu à même le sol. « On voyait la fumée sortir au-dessus des roseaux. Cet endroit devrait être protégé, mais c’est un dépotoir : on y trouve de tout. On a alerté les pouvoirs publics, mais personne n’a jamais rien fait », se désole Daniel Narcy.
Un rapide état des lieux lui donne tristement raison ! À même le sol carbonisé, on retrouve des milliers de taissons de bouteilles, des immondices, des restes ferrailles, etc. « La pénétration dans cette zone par de nombreuses personnes pose problème. L’endroit est classé Zone Natura 2 000, et l’embouchure du Var reste une étape importante dans les migrations d’oiseaux et un endroit favorable de nidification », rappelle Tanguy Corveler. « Cette fois, il faut faire quelque chose pour protéger le site », plaide Daniel Narcy. Sera-t-il entendu ?