De ornithomedia.com
La première photo en main de l'Océanite de Nouvelle-Zéalnde (Fregetta maorianus) en 2005
Photo : Tony Pym / Ornitholidays
L'Océanite de Nouvelle-Zélande (Fregetta maorianus) est un petit oiseau marin de la famille des Procellariiformes
considéré comme disparu depuis 1850. Toutefois, un ensemble d'observations réalisées depuis 2003 suggèrent l'existence d'une colonie encore inconnue, peut-être sur l'île de Little Barrier ou dans l'archipel des Mokohinau au nord d'Auckland en Nouvelle-Zélande.
Un océanite a été photographié pour la première fois le 4 novembre 2005 après s'être posé sur un bateau de pêche dans le Golfe de Hauraki. Il a été mesuré, bagué, photographié et un échantillon de plumes a été prélevé avant d'être relâché.
Une équipe de chercheurs dirigée par le Bruce Robertson, du département de zoologie de l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande, a comparé l'ADN de deux spécimens naturalisés du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris âgés de 150 ans avec ceux de l'oiseau capturé en 2005 et d'autres attrapés ultérieurement.
Ils ont effectué une analyse phylogénétique de leur ADN mitochondrial (cytochrome b) et nucléaire (890 paires de base).
A partir d'une séquence amplifiée du cytochrome b des spécimens naturalisés, ils ont constaté que les oiseaux vivants et que ces derniers appartenaient au même taxon (distance génétique de 0,01 unité génétique) et que ce dernier était différent de toutes les autres espèces d'océanites. En particulier, cela confirme que cet océanite est bien distinct de l'Océanite de Wilson (O. oceanicus) et non pas une simple variante de ce dernier.
Les biologistes ont aussi examiné les affinités phylogénétiques d'Oceanites maorianus avec les océanites de la famille des Hydrobatidés et ils ont constaté qu'il était plus étroitement apparenté au genre Fregetta (distance de 0,08 % à 0,09 %) qu'au genre Oceanites (distance de 0,11 à 0,12 %), confirmant ainsi son rang de taxon distinct.
Les mesures de travaux de conservation concernant cette espèce avaient été interrompues pendant plusieurs années à cause du manque de données disponibles. Mais le Dr Robertson rappelle que paradoxalement, plus de fonds sont nécessaires pour récolter plus d'informations ... Il précise : "nous avons besoin d'argent pour trouver où ces oiseaux se reproduisent, et cela ne pas être une tache facile car ils sont petits, nocturnes, et ils ne viennent à terre que le soir".
Birdlife International a offert 20 000 $ pour mener des recherches lors de la prochaine saison, et on espère ainsi que l'espèce sera sortie de la catégorie "données insuffisantes".
Sources :
- ODT (2011). Test proves bird alive. Date de mise à jour : 27/09. http://www.odt.co.nz/news/dunedin/179614/test-proves-bird-alive
- Bruce C. Robertson, Brent M. Stephenson, Sharyn J. Goldstien (2011). When rediscovery is not enough: Taxonomic uncertainty hinders conservation of a critically endangered bird. Molecular Phylogenetics and Evolution. Date : 08/11. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1055790311003459
Précisions apportées par Mr Joël BriedJuste pour vous signaler deux petites erreurs concernant l'océanite de Monteiro Oceanodroma monteiroi:
1) l'océanite de Monteiro est bien un Procellariiforme mais ce n'est pas un Procellariidé. C'est un Hydrobatidé, comme toutes les espèces d'océanites. La famille des Procellariidés regroupe les puffins et les pétrels "classiques" (fulmars, prions et espèces des genres Pseudobulweria, Bulweria et Lugensa).
2) l'espèce n'a pas seulement été découverte sur l'îlot (et non pas l'île) de Praia. Depuis le milieu des années 1990 (à cette époque elle était encore considérée comme une forme saisonnière de l'océanite de Castro Oceanodroma castro) elle est connue pour nicher également sur l'îlot de Baixo, situé à environ 5 km au sud de l'îlot de Praia (les deux îlots, d'une superficie d'environ 12 hectares chacun, sont situés à quelques centaines de mètres au large de l'île de Graciosa). A ce jour, Praia et Baixo représentent les deux seuls sites de nidification connus pour l'espèce.