De aufaitmaroc.com
Le système écologique marocain a été, durant le siècle dernier, sujet à plusieurs dysfonctionnements dus à la fois à des facteurs naturels et socioéconomiques qui ont causé la disparition de 8 espèces animales de la famille des mammifères et de plusieurs espèces d'oiseaux. Une dizaine de mammifères et une trentaine d'espèces d'oiseaux se trouvent également menacées de disparition.
Dans une déclaration à la MAP à l'occasion de la journée mondiale des animaux célébrée le 4 octobre de chaque année, Mme. Hayat Misbah, chef de service de la conservation de la flore et de la faune sauvage (Direction de la protection de la nature et de la lutte contre la désertification relevant du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification), a précisé que parmi les mammifères disparus figurent le lion de l'Atlas, la panthère, le guépard, l'oryx, l'oryx algazelle et le cerf.
Mme. Misbah a également mis en garde contre la menace qui pèse sur d'autres mammifères comme l'hyène rayée, la gazelle dama, le mouflon, le chat sauvage, la loutre, le fennec et le phoque moine, en raison de la destruction de leurs habitats.
Pour ce qui est des oiseaux disparus, elle a cité l'autruche à cou rouge, l'érismature et l'aigle impérial. Par contre, l'ibis chauve et l'outarde figurent parmi les espèces d'oiseaux en voie de disparition.
Le Maroc, doté d'une situation géographique stratégique, d'un climat des plus diversifiés et d'une quarantaine d'écosystèmes variant entre forêts, plaines, montagnes, déserts, plages, vallées et lacs, abrite plus de 550 espèces de vertébrés et des milliers d'invertébrés, dont plus de 334 espèces d'oiseaux, une centaine de mammifères et 98 espèces de reptiles, a énuméré Mme. Misbah.
Cependant, a-t-elle fait observer, la durabilité et l'équilibre de ces écosystèmes se trouvent menacés par les changements climatiques dans le monde qui se sont manifestées sous forme de périodes de sécheresse récurrentes pendant les années 80, avec comme conséquences la raréfaction des ressources en eau favorisées par la croissance démographique et son corollaire l'expansion urbanistique, la surexploitation des ressources naturelles et la prolifération de comportements à l'origine de la pollution et du gaspillage des ressources naturelles.
La stratégie nationale de conservation et de protection de la faune
Conformément aux dispositions de la Convention internationale sur la diversité biologique, et partant de sa conviction de l'importance de cette diversité pour le développement durable, le Maroc a mis en place une stratégie et un plan d'action visant à promouvoir une gestion rationalisée et une exploitation durable des ressources biologiques, ainsi qu'a développer les connaissances et la formation en la matière, a expliqué Mme. Misbah.
Il s'agit également, a-t-elle poursuivi, de sensibiliser à l'importance de la biodiversité, de consolider l'arsenal juridique, de renforcer les institutions et de promouvoir la coopération internationale en la matière.
Elle a rappelé, à ce propos, les mesures prises par le Haut Commissariat en application des dispositions de la stratégie nationale sur la diversité biologique, notamment la préparation du plan directeur des aires protégées, du plan directeur du reboisement, du plan national d'aménagement des bassins versants et d'un plan d'action national pour la lutte contre la désertification.
La responsable a, de même, souligné les efforts du Haut Commissariat en matière de renforcement du cadre juridique, à travers l'élaboration d'une loi sur les aires protégées, d'une autre relative à la protection de la flore et de la faune sauvage et le contrôle de leur commercialisation et l'actualisation de la législation sur la chasse, la législation sur la pêche continentale étant en cours d'actualisation.
Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification a en outre procédé, selon Mme. Misbah, à la réintroduction de certaines espèces animales disparues tels que le cerf marocain, l'oryx, l'oryx algazelle et l'autruche à cou rouge, dans les parcs nationaux de Tazga et Souss Massa, ainsi que dans les réserves de Safia à Dakhla et de Msissi à Errachidia.
De plus, il a été procédé à la création de nouveaux parcs nationaux qui sont aujourd'hui au nombre de dix.
La gestion de la faune marocaine vise la protection de certaines espèces et la valorisation d'autres à travers la réglementation de la chasse, a-t-elle relevé.
Les oiseaux migrateurs transitant par le Maroc
Grâce à sa position géographique stratégique et ses zones humides, le Maroc constitue une destination privilégiée pour un grand nombre d'oiseaux migrateurs, notamment aquatiques, à qui il sert de lieu de repos et de reproduction, voire d'hivernage.
Les études menées sur les espèces d'oiseaux existantes au Maroc montrent que les oiseaux migrateurs en constituent les deux tiers. Ils appartiennent, dans la plupart, aux familles des limicoles, des anatidés et des larinae qui viennent s'installer au Maroc pendant l'hiver.
A ces oiseaux aquatiques s'ajoutent d'autres espèces d'oiseaux migrateurs terrestres tels que les rapaces diurnes et nocturnes et le gibier migrateur, notamment les pigeons, les pigeons ramiers et la caille.
L'Institut scientifique de Rabat, chargé de recenser annuellement les espèces d'oiseaux migrateurs selon leur localisation géographique, en collaboration avec le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification, estime à des dizaines de millions les oiseaux migrateurs qui transitent par le territoire national, dont environ 3 millions de limicoles, 200.000 de rapaces et 500.000 d'oiseaux hivernants comme les anatidés, les larinae et les ciconiidés, etc.
A côté des facteurs climatiques, l'intervention humaine est un facteur qui influence considérablement l'équilibre écologique. D'où la nécessité de mobiliser la société civile, les institutions de tutelle et, surtout les médias, pour sensibiliser à l'importance de préserver l'équilibre écologique et l'écosystème dans son ensemble, notamment la flore et la faune.