De lavoixdunord.fr
Les perruches se retrouvent dans des platanes de Roubaix pour passer la nuit. On dénombre plusieurs dizaines d'individus.
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« Ici, vous êtes ailleurs. » C'est un slogan qui colle à Roubaix d'une manière insolite. ...
Surtout si l'on regarde les oiseaux qui se perchent dans les arbres. Non, la ville n'est pas sous les tropiques. Mais ce sont bien des perruches qui, par dizaines, s'y retrouvent quand vient la fin de journée.
Selon Olivier Bourquet, un bénévole du Groupement ornithologique du Nord, cette installation remonterait à une dizaine d'années. Les perruches feraient la navette entre Villeneuve-d'Ascq (le golf de Brigode, notamment, où se situerait la zone de reproduction) et Roubaix, où ces oiseaux qui aiment vivre en groupe ont installé leur « dortoir » dans des platanes, à deux pas de la Grand-Place, le long d'un boulevard, entre deux voies de circulation. On les croiserait aussi à la citadelle de Lille ou à Mouvaux.
Cette prolifération d'oiseaux exotiques sous nos latitudes n'est ni récente ni exceptionnelle. Le phénomène remonterait aux années 1970 avec les premiers volatiles qui se seraient échappés à leur arrivée dans les aéroports parisiens du fait de l'importation d'oiseaux, mais les perruches pourraient aussi être parties de zoos, d'animaleries ou de volières de particuliers.
Chaleur et nourriture
On en dénombrerait ainsi plus de mille dans Paris intra-muros, mais bien davantage à Bruxelles ou à Londres, avec plus de vingt mille individus. Les colonies auraient proliféré au cours des vingt dernières années.
C'est surtout en pleine agglomération que ces perruches trouvent une niche écologique favorable. Il y fait plus chaud qu'à la campagne, « mais le froid n'est pas vraiment un problème pour les oiseaux c'est surtout le manque de nourriture », constate Quentin Spriet, de l'Espace naturel Lille Métropole. Or, les perruches, qui se nourrissent de graines, de bourgeons et de fruits, trouveraient largement de quoi se satisfaire, profitant opportunément des mangeoires installées pour d'autres oiseaux. Risquent-elles de prendre la place d'autres animaux, pour la nourriture ou les sites de nidification (dans des petites cavités) ? Pour l'instant, cela ne semble pas être le cas.
« On n'en est pas à devoir limiter les populations. » La perruche n'est donc pas encore aussi nuisible que put l'être le pigeon, oiseau qui lui, n'a rien d'exotique.