De lessablesdolonne.maville.com
La sauvegarde de l'ara de Buffon, perroquet originaire d'Amérique Latine, passe par une gestion de la population captive à l'échelle internationale. Un rôle attribué au parc vendéenSandrine Silhol, directrice scientifique, et Nadège Sanzillon, se mobilisent pour la conservation du ara de Buffon. Le parc sablais, gère désormais les grands oiseaux verts captifs partout dans le monde.
« L'ara de Buffon, c'est notre bébé. » Sandrine Silhol, directrice scientifique du zoo des Sables d'Olonne et toute son équipe, veillent particulièrement sur ce perroquet rare, l'un des plus grands du monde, considéré comme « en danger » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
« La population totale serait réduite à moins de 2 500 individus dans la nature. Ce n'est rien. » La faute « à la déforestation et au braconnage qui ont fait chuter de façon drastique les effectifs. » Pour le parc sablais, il s'agit de résoudre le problème à la base et « d'agir sur les milieux de vie. »
Depuis 2003, le zoo est responsable du programme d'élevage européen (EEP) de l'ara de Buffon. Il gère la population captive européenne, composée d'environ 80 individus, et émet des recommandations de transfert pour créer des couples. L'initiative a porté ses fruits, puisque huit d'entre eux se sont reproduits cette année.
Une première, notamment aux Sables d'Olonne, avec la naissance, en mai, de Tocoa et Pelayo. « En 2005, nous avons pris le problème à bras-le-corps pour faire bouger les parcs européens. Des couples, formés depuis des années, ne se reproduisaient pas. »
Des États-Unis à la Chine
Le zoo est désormais reconnu pour son travail. « Nous sommes écoutés, on nous fait confiance. Des collaborateurs extraordinaires suivent nos recommandations. » Mais la population captive vieillit. « Les animaux sauvages capturés dans la nature il y a fort longtemps, ont un certain âge. Il n'est évidemment plus question de ponctionner dans le milieu naturel. C'est contraire à notre technique. » Seule solution pour assurer la viabilité de l'espèce et maintenir la diversité génétique : dépasser le stade de l'Europe et s'ouvrir aux autres continents.
C'est désormais chose faite. Le zoo, devenu coordinateur international, va gérer les grands oiseaux verts captifs aux États-Unis, Japon, Chine, Australie, Amérique du Sud et Amérique Centrale. « L'idée, c'est de répertorier les aras dans le monde. » Une enquête qui s'annonce complexe. « Nous allons devoir créer un réseau pour échanger des individus, réaliser une analyse génétique. »
Au-delà de la sauvegarde en captivité, le but ultime c'est la réintroduction dans la nature. « Pour ce projet, nous allons nous tourner vers l'Amérique centrale. » Il s'agira de recenser la population des aras de Buffon, sensibiliser les habitants, se rapprocher d'associations, aider à la création d'une réserve, travailler en lien avec les autorités. La nouvelle mission du zoo favorise « une véritable action de conservation, menée de manière scientifique. Voilà notre objectif, notre raison de travailler. »
Laurence MONARD.