De nordinfo.com
Plus de 5 000 oiseaux aquatiques ont été retrouvés, dernièrement, sur les berges de la baie Georgienne, en Ontario. Les oiseaux seraient morts empoisonnés, ayant consommé des poissons morts remplis de toxines. 
Photo Peter Massas, Wikimedia:L’arlequin plongeur fut l’une des espèces touchées par le déversement de l’Exxon Valdez, en Alaska.
Cette nouvelle de la Presse Canadienne est passé inaperçue, ou presque, le décès d’oiseaux n’étant pas un sujet qui fait les manchettes.
Les menaces aux oiseaux peuvent pourtant être indicatrices de malaises environnementaux pour l’ensemble de la vie. Les maladies, la pollution, les changements climatiques et la disparition des milieux humides constituent des dangers réels pour la faune, la flore et la vie humaine, selon plusieurs organismes de protection de l’environnement.
Au large de Terre-Neuve, la circulation maritime régulière entraîne la mort de plus de 300 000 oiseaux par an, d’après des données d’Environnement Canada. Des avaries, des accidents de bateaux et des déversements volontaires, mais illégaux, libèrent des millions de litres de pétrole et affectent la vie des oiseaux aquatiques.
Les hydrocarbures tuent les oiseaux en raison de la perte de l’imperméabilité de leur plumage. Le mazout effrite la couche de plumes, rendant l’oiseau vulnérable. Cela amène souvent le décès par hypothermie, le plumage étant une protection contre les eaux froides.
Il faut ajouter à ce nombre effarant les hécatombes causées par les grandes catastrophes maritimes, notamment le naufrage du pétrolier Exxon Valdez, en Alaska. La marée noire répandue en 1989 aurait causé plus de 500 000 mortalités.
Plus récemment, en avril 2010, l’explosion de la plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique, en Louisiane, aurait entraîné la perte d’oiseaux en nombre encore plus grand.
Soulignons que les conséquences à long terme de ces catastrophes sont encore en grande partie inconnues. En 2009, une équipe de scientifiques étudiant la même zone touchée en Alaska, a démontré que l’exposition de l’arlequin plongeur, une espèce de canard, aux résidus pétroliers a activé dans son organisme l’expression d’un groupe de gènes particuliers. Citée dans le magazine Québec-Oiseaux de l’automne 2010, l’étude conclut que les divers polluants issus d’un déversement pétrolier demeurent dans l’environnement plus longtemps que les prévisions initiales.
La pollution lumineuse des grandes métropoles est aussi responsable de nombreux décès. En migration, les oiseaux sont attirés par la lumière des gratte-ciel et périssent par collision. Ils meurent aussi par épuisement, à force de tourner autour des phares.
La simple baisse du réglage de la luminosité dans ces édifices permet de sauver la vie de plusieurs oiseaux migrateurs, sans oublier l’économie d’énergie.
Depuis quelques années, des relevés ornithologiques montrent une baisse marquée de plusieurs oiseaux insectivores, entre autres, les hirondelles. La cause principale de ce déclin est l’utilisation à grande échelle de pesticides puissants, tant au sud qu’au nord.
Le ddt, pesticide pourtant interdit, est encore employé pour tuer les moustiques dans certaines régions de l’Amérique du Sud, zone d’hivernage des hirondelles.
Au nord, les grandes monocultures américaines sont nourries aux engrais chimiques. Des champs de maïs peuvent s’étendre sur des territoires de plus de 100 kilomètres, le tout bien arrosé aux pesticides.
Dans les champs de ces vastes entreprises, il n’y plus d’insectes, les papillons ont disparu et les oiseaux ont péri ou déserté, faute de nourriture. Il n’y a plus rien… sauf du blé d’Inde bien jaune.
Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.
Sujet: De multiples menaces planent sur les oiseaux 
Ven 4 Nov - 19:38
