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 Les oiseaux ne connaissent pas de frontières

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joel16
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Les oiseaux ne connaissent pas de frontières Empty
MessageSujet: Les oiseaux ne connaissent pas de frontières   Les oiseaux ne connaissent pas de frontières EmptyMer 23 Nov - 17:18

De mediapart.fr

par Philippe Bertrand sur www.frituremag.info


Chaque année, à l’automne, des dizaines de millions d’oiseaux quittent leurs lieux de reproduction pour des zones plus clémentes l’hiver, situées parfois à des milliers de kilomètres, avant de revenir au printemps suivant. Qui sont-ils ? Pourquoi et comment migrent-ils ? Petit cours d’ornithologie…

Pour Allain Bougrain-Dubourg : "Les chasseurs ne font pas la police dans leurs troupes, au contraire ils sont complices". Rencontre avec l’animateur radio, et le défenseur historique des oiseaux et de la faune sauvage, toujours président de la LPO.

Le roc de Conilhac, entre Gruissan et Narbonne, est un lieu de rendez-vous obligé pour les ornithologues. Chaque année, dès la fin de juillet et jusqu’à mi-novembre, passionnés et curieux se retrouvent dans ce camp de migration géré par la LPO pour assister à un fabuleux spectacle vivant, celui des oiseaux qui partent vers le sud, l’Espagne ou l’Afrique, des destinations où la nourriture ne leur manquera pas de l’hiver, des régions différentes de celles où ils donnent la vie. Il en passe des centaines de milliers chaque automne, seuls ou en groupe selon les espèces, volant dans ce couloir de migration, véritable « autoroute » invisible entre Méditerranée et Pyrénées. « Les Pyrénées sont un point de passage obligé, explique Sylvain Frémaux, chargé d’études ornithologiques à l’association Nature Midi-Pyrénées. S’il y a une migration très diffuse sur toute la chaîne, les oiseaux choisissent toujours les points les plus bas, les Pyrénées-Orientales et le Pays basque. »
L’étude scientifique de la migration des oiseaux n’est pas très ancienne. Pendant longtemps, on a cru que les oiseaux hibernaient, comme les marmottes ou les ours. C’est à la fin du du xixe siècle qu’on a commencé à étudier les vols migratoires, avant de mettre en place des campagnes de baguage des oiseaux, afin de les compter et de les reconnaître.
En France, c’est en 1979 qu’une poignée d’ornithologues, révoltés par les massacres au Pays basque de pigeons ramiers et autres espèces protégées, ont loué un col de tir à la palombe, Organbidexka, pour en faire un observatoire des migrations postnuptiales.
Si on étudie les migrations en observant les vols d’oiseaux, on les suit aussi aujourd’hui grâce aux radars ou à des balises GPS.
C’est ainsi qu’on a pu distinguer plusieurs catégories d’oiseaux migrateurs. Certaines espèces, comme les hirondelles ou les milans noirs, voient toute leur population partir à l’automne et revenir à la fin de l’hiver, ce sont les migrateurs stricts. D’autres sont des migrateurs partiels, où seule une partie de la population migre. Les pigeons ramiers de Scandinavie franchissent les cols des Pyrénées et migrent vers l’Espagne, alors que ceux qui nichent plus au Sud sont sédentaires. Dans nos régions en hiver, il n’est pas rare de voir des rouges-gorges, d’ordinaire forestiers, dans les jardins. Eux aussi viennent d’Europe du Nord et remplacent ceux qui nichent habituellement sous nos latitudes, partis en Espagne. Enfin, très peu d’espèces présentes en Europe sont strictement sédentaires.

Une migration aux multiples visages

Le comportement migratoire des espèces est variable. Certaines, comme le martinet noir, parcourent des milliers, voire des dizaines de milliers de kilomètres, d’autres, des centaines seulement. Comme toute espèce animale, c’est la recherche de conditions climatiques plus clémentes et la présence de nourriture qui conditionnent la migration des oiseaux. Les espèces granivores ne partent pas aussi loin que les insectivores car il leur est plus facile de trouver des graines que des insectes. Les busards et autres rapaces se nourrissant d’animaux à sang chaud partent au nord de l’Afrique, alors que le circaète Jean-le-Blanc, qui se nourrit de serpents et de lézards, traverse le Sahara. Cependant, d’autres facteurs, biologiques, interviennent également.


•L’intégralité de l’article est à découvrir dans le magazine papier paru le 16 novembre
Les hommes irresponsables
Près d’un quart des 568 espèces d’oiseaux recensées en France pourrait disparaitre, d’après une alerte lancée cette année par le comité français de l’IUCN et le Muséum d’histoire naturelle. Intensification des pratiques agricoles, régression des prairies naturelles, pollutions, persécutions, c’est l’activité humaine qui est à l’origine de cette menace et a entraîné le déclin de nombreuses espèces.
On commence également à mener des études pour évaluer l’impact du réchauffement climatique sur les oiseaux, mais il faudra attendre plusieurs années pour avoir les premiers résultats. Cependant, certaines espèces se trouvent déjà affectées par l’élévation des températures, voyant la réduction de leurs ressources alimentaires (cf. interview A. Bougrain-Dubourg).

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