De french.china.org.cn
Les cimetières animaliers sont une source de réconfort pour les propriétaires d'animaux de compagnie Sous le toit de tuiles d'une élégante cabane en bois, sous une tombe de marbre noir, repose Lele. Sur la stèle est inscrit : "Mon cher, vous avez été le plus doux et le plus beau des compagnons, nous sommes à jamais une famille."
Le chien de Poméranie est mort subitement en mai dernier. Il vivait avec son maître Wei et son épouse depuis plus de 10 ans.
Au cours des six derniers mois, chaque week-end, le couple fait une heure de route pour se rendre sur la tombe de Lele située au milieu des bois dans la banlieue nord de Pékin.
De la simple pierre aux structures ornées protégées par du verre, différents styles de tombes entourent Lele. Elles confèrent à cet endroit l'aspect d'un cimetière humain, mais sous la terre, on y trouve des chiens, des chats, des oiseaux, des poissons, des canards et des singes.
"Lele nous était très proche. Sa disparition s'apparente à celle d'un membre de la famille. Nous voulions un endroit décent pour enterrer Lele afin de pouvoir lui rendre visite et de continuer à prendre soin de lui", déclare Wei, un salarié d'une trentaine d'années ne souhaitant pas donner son nom complet.
Un matin de novembre, au pied de la tombe, leurs yeux se remplissent de larmes.
Ils ont trouvé Baifu, le cimetière pour animaux de compagnie, sur Internet.
Niché dans un écrin de verdure boisé dans le district de Changping, le cimetière de huit hectares offre un lieu calme de repos à plus de 3 000 animaux et propose également des services de crémation.
De tels cimetières commencent à apparaître dans les grandes villes, comme Pékin, Shanghai et Chengdu.
"Aujourd'hui, il y a environ 200 animaux enterrés ou incinérés à Baifu chaque mois. En 2000, quand le cimetière fut créé, seuls huit animaux y étaient été enterrés", rapporte Chen Shaochun qui dirige le cimetière Baifu.
Cette hausse est principalement liée à celle des revenus, explique Chen.
Cependant, seul un petit nombre de maîtres peuvent se permettre d'offrir une tombe à leur animal de compagnie.
Dans les villes chinoises, a plupart des animaux décédés finissent enterrés dans les jardins des quartiers résidentiels et dans les parcs publics, et certains sont tout simplement jetés à la poubelle, explique Lu Di, directeur de l'Association chinoise de protection des petits animaux.
Se débarrasser de façon informelle des animaux décédés peut amener en matière de santé. "Si on ne les manipule pas correctement ou si les animaux sont enterrés dans des tombes peu profondes ou sont jetés dans des décharges, ils peuvent facilement propager des maladies", précise Lu, qui est en faveur de la crémation des animaux de compagnie.
Il y a quelques années, le gouvernement municipal de Pékin avait prévu de construire neuf cimetières animaliers aux normes de sécurité biologiques, mais aucun de ces projets n'est achevé.
Le coût de la crémation est également dissuasif pour certains maîtres. A Baifu, un service de crémation et une simple urne coûtent entre 1 200 (190 dollars) et 1 500 yuans. Le premier prix pour une tombe est d'environ 4 000 yuans.
De plus en plus de gens vivent seuls et de couples choisissent de ne pas avoir d'enfant, et pour un nombre toujours plus important de maîtres, les animaux font partie de la famille.
"Au début, je ne pouvais pas comprendre pourquoi ces personnes dépensaient tant d'argent pour un animal", rapporte Du Huanying, 35 ans, une assistante funéraire en crémation à Baifu, également propriétaire de deux chiens."Mais j'ai vu une vraie douleur sur leurs visages et je comprends mieux leurs sentiments."