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L'irruption de Chevêchettes d'Europe (Glaucidium passerinum) au Danemark lors de l'automne 2011.
Schéma : Ornithomedia.com
Entre le début du mois d'octobre et jusqu'au début du mois de décembre 2011 (le mouvement semble s'essouffler depuis), le Danemark a connu une forte irruption de Chevêchettes d'Europe (Glaucidium passerinum), une petit rapace nordique qui niche dans la taïga (et que l'on trouve aussi dans les forêts de montagne des Alpes et d'Europe centrale). Une forte arrivée de Becs-croisés bifasciés (Loxia leucoptera) a par ailleurs aussi été constatée.
Ces petites chouettes sont principalement arrivées dans l'île de Sjoelland (par exemple dans le secteur de Copenhague) et dans le nord du Jutland, certainement en provenance de Suède, où l'on trouve la plus forte densité d'Europe. Des oiseaux ont été vus (et entendus) dans les forêts, bois et parcs du Danemark, y compris dans la banlieue de la capitale.
Plus de 40 oiseaux ont ainsi été comptés , mais ce chiffre est probablement très sous-estimé. Dans la base en ligne Dofbasen.dk, près de 530 données (qui incluent des répétitions des mêmes observations) ont été transmises entre le 9/10 et le 23/12. Une forte invasion avait aussi été constatée lors de l'hiver 1999-2000. Lors de l'automne 2009, une irruption majeure (plus de 100 oiseaux) avait été observée depuis la station ornithologique de Hanko dans le sud de la Finlande.
La Chevêchette d'Europe
La Chevêchette d'Europe est normalement sédentaire et très rare au Danemark. Les années où les rongeurs sont abondants (ce qui semble donc avoir été le cas au printemps 2011), le nombre de jeunes élevés est plus important et ils sont obligés de gagner de nouveaux territoires lors de leur dispersion automnale : des oiseaux suédois (et peut-être aussi russes et finlandais) peuvent alors traverser les petites étendues marines (Kattegat et Oresund) qui séparent le Danemark du reste de la Scandinavie.
Dans une étude publiée en 2011 dans le Journal of Avian Biology, des ornithologues finlandais ont constaté que ces irruptions concernaient surtout des jeunes et des femelles. Les mâles seraient davantage sédentaires car ils doivent rester sur place afin de défendre leurs sites de nidification (des cavités dans les troncs) dans la perspective de la prochaine saison. Chez les espèces non cavernicoles au contraire, les mâles migrent plus que les femelles. En outre, les adultes migrent plus tard que les jeunes, probablement parce qu'ils ont besoin de muer leurs rémiges avant leur départ. Les jeunes qui ont quitté leur nid le plus tôt (les jeunes dominants) partent également les premiers.
Sources :
- Lehikoinen, A., Hokkanen, T. and Lokki, H. (2011), Young and female-biased irruptions in pygmy owls Glaucidium passerinum in southern Finland. Journal of Avian Biology. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-048X.2011.05461.x/abstract
- Rune Sø Neergaard (2011). SeKond hand Spurveugle. Date : 20/12. http://birdingnj.blogspot.com/2011/12/sekond-hand-spurveugle.html
- Natur of fluge. Spurveugle (Glaucidium passerinum). http://www.dofbasen.dk/ART/art.php?art=07510
- Dofbasen.dk (2011). Spurveugle. www.dofbasen.dk
- Netfugl.dk (2011). Spurveugle 2011/2012. www.netfugl.dk/forum.php?id=thread&forum_id=13&thread_id=20688