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SAINT-QUENTIN-EN-TOURMONT — Label Grands sites de France, Festival de l'oiseau toujours plus populaire, fréquentation record : le parc ornithologique du Marquenterre a collectionné les succès en 2011, comptant obtenir en 2012 son classement parmi les parcs naturels régionaux.Des cygnes dans le parc ornithologique du Marquenterre le 29 décembre 2011 à Saint-Quentin-en-Tourmontin (AFP, Philippe Huguen)
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"Le label Grands Sites de France est venu consacrer la notoriété déjà grande du parc, mais c'est vrai que ce classement va nous permettre d'acquérir une visibilité encore plus grande, notamment vis-à-vis des touristes plus éloignés", se réjouit Philippe Carruette, responsable pédagogique au parc ornithologique du Marquenterre, situé à Saint-Quentin-en-Tourmont, au coeur de la baie de Somme.
Les conséquences de cette visibilité se font d'ailleurs déjà sentir, puisque le parc a, d'ores et déjà, battu, en 2011, son record de fréquentation, avec plus de 170.000 visiteurs.
L'histoire du site avait pourtant mal commencé, diverses tentatives de reconversion de cette ancienne réserve de chasse appartenant à la famille Jeanson ayant échoué, d'abord en exploitation de fruits et légumes puis en entreprise horticole.
D'abord florissantes, ces entreprises n'ont pas tenu en raison de l'implantation même du site, situé dans une zone marécageuse et sujet aux inondations. La création d'un polder pour agrandir l'exploitation, mal protégé par quelques digues artisanales, couplée à une concurrence acharnée des Hollandais, acheva de plomber l'entreprise et décida la famille Jeanson à envisager une autre option.
C'est ainsi que naquit en 1973 la réserve ornithologique du Marquenterre (littéralement "mer qui rentre dans la terre"), composée des 130 hectares du polders ainsi que de 40 hectares de dunes.
Sanctuaire pour les oiseaux migrateurs
"Le terrain et la situation très exposée du site, qui étaient au départ des inconvénients, devinrent finalement un avantage et le Marquenterre se transforma vite en véritable sanctuaire pour les oiseaux migrateurs", explique M. Carruette.
Aujourd'hui, le parc abrite plus de 340 espèces d'oiseaux, parmi lesquels le héron cendré, l'aigrette garzette ou encore les spatules blanches, et constitue un lieu d'observation privilégié sur la route des grandes migrations.
C'est cette diversité d'espèces, associée à la possibilité de voir les oiseaux de très près qui ont fondé la réputation du parc. Lieu touristique préféré des Picards, son attrait s'exerce désormais au-delà des frontières de l'Europe : "Dernièrement, on a même eu des gens venant d'Alaska" relate avec fierté Philippe Carruette.
En cette fin décembre et malgré une météo pluvieuse, le parc accueille plus de 400 visiteurs chaque jour. "Le Marquenterre est un lieu incontournable quand on vient en Picardie", explique Nicolas Meunier, venu pour "montrer les oiseaux" à ses deux garçons.
"On ressent de plus en plus chez nos visiteurs une envie de nature à échelle humaine, une recherche de sens, et le développement du parc intègre cette nécessité. Nous allons ainsi multiplier les moyens humains, avec de nouveaux guides nature, pour favoriser les échanges", indique M. Carruette.
Car, non content d'être un lieu touristique important, le Marquenterre se veut un modèle en matière de développement durable et préservation de l'environnement.
Le parc, ainsi que l'ensemble de la baie de Somme, multiplient les initiatives (boucles de randonnées, pistes cyclables...) pour imposer la région comme une véritable destination "écomobile", avec pour objectif le classement en parc naturel régional et la création en 2012 d'un parc naturel marin.