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Les perroquets du genre Eclectus sont originaux à plusieurs points de vue : les femelles sont bien plus colorées que les mâles (on parle de dichromatisme sexuel inversé), au point qu'on a longtemps crû qu'ils appartenaient à des espèces différentes, leur système de reproduction est curieux, et les femelles auraient la capacité de choisir le sexe de leurs poussins. Ces caractéristiques seraient principalement liées à la forte compétition existant chez les deux sexes pour la recherche des partenaires pour s'accoupler et des cavités pour nicher.
Des perroquets pas comme les autresLe Grand EclectusGrands Eclectus (Eclectus roratus) femelle et mâle, Australie.
Source : image extraite d'une vidéo postée par Slayer2878 / KPBS
Le Grand Eclectus (Eclectus roratus) est un perroquet présent des Moluques au nord de l'Australie en passant par la Nouvelle-Guinée et les îles environnantes.
Il se distingue des autres membres de la famille des Pstittacidés par son dimorphisme sexuel extrême, le mâle étant principalement vert émeraude tandis que la femelle est rouge et pourpre. Pendant longtemps, les ornithologues ont même cru qu'ils s'agissaient d'espèces distinctes.
Au moins dix sous-espèces ont été décrites, différant entre elles par leur taille et/ou des détails de leur plumage, mais la taxonomie du Grand Eclectus reste encore méconnue :
- Eclectus roratus roratus : présent sdans les îles Buru, Seram, Ambon, Saparua et Haruku (sud des Moluques);
- Eclectus roratus vosmaeri : dans les Moluques;
- Eclectus roratus cornelia : sur Sumba;
- Eclectus roratus riedeli : dans les îles Tanimbar;
- Eclectus roratus polychloros : des îles Kai aux îles Trobriands, d'Entrecasteaux et Louisiade en passant par la Nouvelle-Guinée;
- Eclectus roratus aruensis : dans l'archipel d'Aru;
- Eclectus roratus macgillivrayi : dans la péninsule du Cap York en Australie;
- Eclectus roratus solomonensis : dans les îles Salomon, Bismark et de l’Amirauté.
Une espèce distincte serait reconnue par certains auteurs sur l'île de Biak.
Les perroquets du genre Eclectus sont des oiseaux forestiers, cavernicoles (nichant dans des cavités dans les troncs d'arbres) qui se nourrissent de fruits et de graines.
Le Grand Eclectus (Eclectus roratus) est un perroquet présent des Moluques au nord de l'Australie en passant par la Nouvelle-Guinée et les îles environnantes.
Il se distingue des autres membres de la famille des Pstittacidés par son dimorphisme sexuel extrême, le mâle étant principalement vert émeraude tandis que la femelle est rouge et pourpre. Pendant longtemps, les ornithologues ont même cru qu'ils s'agissaient d'espèces distinctes.
Au moins dix sous-espèces ont été décrites, différant entre elles par leur taille et/ou des détails de leur plumage, mais la taxonomie du Grand Eclectus reste encore méconnue :
- Eclectus roratus roratus : présent sdans les îles Buru, Seram, Ambon, Saparua et Haruku (sud des Moluques);
- Eclectus roratus vosmaeri : dans les Moluques;
- Eclectus roratus cornelia : sur Sumba;
- Eclectus roratus riedeli : dans les îles Tanimbar;
- Eclectus roratus polychloros : des îles Kai aux îles Trobriands, d'Entrecasteaux et Louisiade en passant par la Nouvelle-Guinée;
- Eclectus roratus aruensis : dans l'archipel d'Aru;
- Eclectus roratus macgillivrayi : dans la péninsule du Cap York en Australie;
- Eclectus roratus solomonensis : dans les îles Salomon, Bismark et de l’Amirauté.
Une espèce distincte serait reconnue par certains auteurs sur l'île de Biak.
Les perroquets du genre Eclectus sont des oiseaux forestiers, cavernicoles (nichant dans des cavités dans les troncs d'arbres) qui se nourrissent de fruits et de graines.
Le Grand Eclectus (Eclectus roratus) est un perroquet présent des Moluques au nord de l'Australie en passant par la Nouvelle-Guinée et les îles environnantes.
Il se distingue des autres membres de la famille des Pstittacidés par son dimorphisme sexuel extrême, le mâle étant principalement vert émeraude tandis que la femelle est rouge et pourpre. Pendant longtemps, les ornithologues ont même cru qu'ils s'agissaient d'espèces distinctes.
Au moins dix sous-espèces ont été décrites, différant entre elles par leur taille et/ou des détails de leur plumage, mais la taxonomie du Grand Eclectus reste encore méconnue :
- Eclectus roratus roratus : présent sdans les îles Buru, Seram, Ambon, Saparua et Haruku (sud des Moluques);
- Eclectus roratus vosmaeri : dans les Moluques;
- Eclectus roratus cornelia : sur Sumba;
- Eclectus roratus riedeli : dans les îles Tanimbar;
- Eclectus roratus polychloros : des îles Kai aux îles Trobriands, d'Entrecasteaux et Louisiade en passant par la Nouvelle-Guinée;
- Eclectus roratus aruensis : dans l'archipel d'Aru;
- Eclectus roratus macgillivrayi : dans la péninsule du Cap York en Australie;
- Eclectus roratus solomonensis : dans les îles Salomon, Bismark et de l’Amirauté.
Une espèce distincte serait reconnue par certains auteurs sur l'île de Biak.
Les perroquets du genre Eclectus sont des oiseaux forestiers, cavernicoles (nichant dans des cavités dans les troncs d'arbres) qui se nourrissent de fruits et de graines.
Une forte concurrence pour les sites de nidificationContrairement à la plupart des perroquets, les femelles ne se joignent pas aux mâles pour s'alimenter et elles restent la plupart du temps dans leur cavité. Elles comptent sur les mâles pour leur nourriture et celle des poussins.
Elles peuvent se battre très sévèrement pour la défendre et des combats à mort ont déjà été observés. Les cavités dans la forêt tropicale sont en effet assez rares (en moyenne une par km² dans le nord de l'Australie). D'autre part, il existe une forte concurrence avec d'autres espèces, par exemple avec les Cacatoès noirs (Probosciger aterrimus) et les Cacatoès à huppe jaune (Cacatua galerita) dans le nord de l'Australie.
La reproduction et le système social du Grand Eclectus ont été étudiés pendant quatre ans dans l'Iron Range National Park dans la péninsule du Cap York en Australie : les biologistes ont découvert que les femelles surveillaient leur nid jusqu'à neuf mois par an, bien avant le début de la ponte (qui a lieu durant la saison sèche). La forte compétition pour les cavités et les risques de destruction des œufs par les autres éclectus peuvent expliquer ce comportement. Le succès de reproduction est faible : les effets combinés des pertes des œufs et des poussins à cause des congénères et des prédateurs, les couvées réduites et l'inondation des cavités par la pluie font que seuls 18 % des œufs et 27 % des couvées produisent un jeune à l'envol. Pendant les quatre ans de l'étude, les chercheurs ont estimé que le succès de reproduction des femelles était faible : 39 % d'entre elles n'ont jamais produit de jeunes et seules 29 % ont élevé plus d'un jeune par an.
Généralement les mâles sont plus colorés que les femelles ...Chez les phalaropes, les femelles sont plus colorées que les mâles.
Photographie : Alain Jouffray
Les couleurs des oiseaux reflètent le niveau d'hormones sexuelles, le statut hiérarchique, servent à attirer le sexe opposé, jouent un rôle dans la reconnaissance intraspécifique ou dans la dissimulation de l'identité sexuelle.
Les mâles ont ainsi généralement les plumages les plus brillants car ils sont en compétition entre eux pour séduire les femelles. D'autre part, les femelles ont besoin d'être discrètes lorsqu'elles couvent et s'occupent des poussins. Mais chez certaines espèces, ces rôles sont inversés : les mâles couvent tandis que les femelles défendent un territoire et se battent pour trouver un mâle. Les femelles ont alors des couleurs plus vives. C'est le cas par exemple des phalaropes (genre Phalaropus), des Pluviers guignards (Charadrius morinellus), des bécasseaux (famille des Scolopacidés) et des turnix (genre Turnix).
Mais les Grands Eclectus ne respectent pas cette règle car leur dichromatisme sexuel inversé n'est pas lié à une permutation des rôles sexuels mais à la forte concurrence qu'ils se livrent pour attirer des partenaires et occuper des cavités dans les troncs. Il existe peu d'autres cas de dimorphisme sexuel inversé chez les oiseaux : chez l'Effraie des clochers (Tyto alba), les taches sur la poitrine sont plus gros et plus marqués, tandis que les femelles de jacanas (genre Jacana) ont des ornements qui sont absents chez les mâles.
Pourquoi des couleurs si distinctes ? Grands Eclectus (Eclectus roratus) femelle, Australie.
Source : image extraite d'une vidéo postée par Slayer2878 / KPBS
Des études comportementales et spéctroradiométriques ont montré que les plumages des mâles et des femelles d'éclectus étaient très différents à cause des pressions sélectives particulières agissant sur chaque sexe. Les mâles sont ainsi davantage exposés aux prédateurs car ils se déplacent beaucoup pour trouver leur nourriture et celle des femelles et des poussins, tandis que les femelles rivalisent entre elles pour s'approprier les bons sites de nidification.
Les femelles occupant une cavité restent dans les couronnes des arbres et sont donc vues par leurs concurrentes sur un fond vert qui souligne leur coloration rouge et bleu : celle-ci sert donc de "signal de propriété" avertissant qu'un arbre est occupé.
Chez le mâle, le vert a un effet inverse : cette couleur lui sert de camouflage contre les rapaces comme le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) eou la Ninoxe rousse (Ninox rufa) quand il se nourrit dans les arbres. Mais cette teinte le rend également bien visible près d'une cavité afin de pouvoir attirer et séduire une femelle, les perroquets percevant beaucoup mieux le vert que les rapaces. Ainsi, la couleur des mâles est-il le résultat d'un compromis entre la nécessité de se camoufler et celle d'attirer l'autre sexe.
Les mâles peuvent changer la nature du signal émis (séduction ou discrétion) en fonction de l'arrière-plan qu'ils choisissent. En revanche, les femelles sont toujours visibles quel que soit le fond et elles ne peuvent être vraiment discrètes qu'en se cachant dans leur cavité (s'ils elles en ont trouvé une).
Un système de reproduction particulierhttps://www.youtube.com/watch?v=zUDIhaPbVCg&feature=player_embedded
Documentaire sur la biologie du Grand Eclectus (Eclectus roratus) en Australie.
Source : vidéo postée par Slayer2878 / KPBS
Les femelles occupant de bons sites de nidification sont rares, et cela force les mâles à se les "partager". Contrairement à la plupart des perroquets qui sont monogames, chaque femelle éclectus s'accouple avec plusieurs mâles (jusqu'à cinq) et compte sur eux pour la nourrir. Les femelles entourées de davantage de mâles ont d'ailleurs un succès de reproduction plus élevé. Des accouplements multiples impliquant une femelle et quatre mâles ont déjà été notés.
Les mâles sont plus nombreux que les femelles, ce qui suggère une mortalité plus élevée chez ces dernières ou une sélection à la naissance (voir le paragraphe plus bas). Cette pénurie de femelles, associée à celle des cavités, serait à l'origine du mode de reproduction coopératif de l'espèce.
Les deux sexes s'occupent des oisillons.
Les individus d'un même groupe, comprenant jusqu'à sept mâles, n'ont pas de lien de parenté entre eux. La taille des groupes est limitée par la probabilité qu'un mâle puisse devenir père. Tous les mâles cherchent en effet à s'accoupler, mais la plupart des couvées étudiées de deux poussins n'avaient qu'un seul père. Bien que la probabilité de paternité multiple augmente avec le nombre de mâles, seule une partie d'entre eux réussi à féconder une femelle. Certains s'accouplent à intervalles irréguliers avec la même partenaire sur plusieurs années, et d'autres avec plusieurs femelles dispersées.
Certaines femelles occupent la même cavité durant plusieurs saisons. Celles occupant une cavité à l'abri de l'humidité ont un succès de reproduction plus élevé et davantage de mâles se battent pour la conquérir et la nourrir. Celles occupant un trou humide et/ou soumis aux inondations élèvent moins de poussins. La qualité de la cavité est donc un facteur essentiel dans le succès de reproduction des éclectus.
Choisir le sexe des poussinsChez les oiseaux, les poussins mâles et femelles naissent généralement dans des proportions égales, mais les femelles de certaines espèces pourraient sélectionner le sexe de leur progéniture. Les couples de Faucons crécerelles (Falco tinnunculus) peuvent ainsi donner naissance à un poussin d'un certain sexe plus tôt dans l'année pour le favoriser en lui permettant de se reproduire plus précocement. Le Martin-chasseur géant (Dacelo novaeguineae) peut faire varier l'ordre de naissance des poussins d'une nichée en fonction de leur sexe si cela peut aider à la survie de l'espèce.
Les petits groupes familiaux de Rousserolles des Seychelles (Acrocephalus sechellensis) peuvent plutôt donner naissance à de jeunes femelles qui aideront à élever les futures nichées si cela est nécessaire pour favoriser les naissances, ou à de jeunes mâles qui se disperseront et chercheront de nouveaux territoires quand la densité de population est devenue trop forte.
Chez les oiseaux, le sexe d'un œuf est en effet déjà déterminé avant qu'il ne soit fécondé par un mâle. Sarah Pryke, une biologiste de la Macquarie University à Sydney en Australie a noté chez le Diamant de Gould (Chloebia gouldiae), un passereau australien, que quand une femelle s'accouplait avec un mâle dont la couleur de la face était différente de la sienne, 70 % des poussins étaient des mâles, tandis que quand le partenaire lui convenait mieux, les couvées étaient en meilleure santé, avec une proportion égale de mâles et de femelles. On ne sait pas encore comment s'opère cette sélection, mais les hormones jouent certainement un rôle. La femelle arriverait à déterminer le sexe des follicules (= les sacs remplis de liquide dans lesquels les œufs deviennent matures) et à les choisir en fonction de son niveau d'attirance pour le mâle.
Chez les éclectus, les mâles sont plus nombreux que les femelles, ce qui suppose que le sexe masculin soit favorisé à la naissance. On pense que les femelles ne produisent que des poussins mâles quand les cavités sont suffisamment spacieuses et à l'abri de l'humidité et que suffisamment de partenaires masculins s'occupent d'elles.
Sources
- Robert Heinsohn, PhD (2008). Ecology and Evolution of the Enigmatic Eclectus Parrot (Eclectus roratus). Journal of Avian Medicine and Surgery 22(2):146–150. http://people.anu.edu.au
- Roland Seitre (2004). Eclectus, perroquets aberrants. Oiseaux exotiques. http://seitre.chez-alice.fr/CDE/Eclectus.pdf
- Victoria Gill (2009). Finches choose sex of offspring. BBC. Date : 20/03. http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/7953467.stm
- Geoffrey E. Hill et Kevin J. McGraw (2006). Bird Coloration: Mechanisms And Measurements. Harvard University Press
- Robert Heinsohn, Sarah Legge (2003). Breeding biology of the reverse-dichromatic, co-operative parrot Eclectus roratus. Journal of Zoology. Volume 259, Issue 2, pages 197–208. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1017/S0952836902003138/abstract
- Robert Heinsohn, Sarah Legge et John A. Endler (2005). Extreme Reversed Sexual Dichromatism in a Bird Without Sex Role Reversal. Science. Vol. 309 no. 5734. Pages 617-619. http://www.sciencemag.org/content/309/5734/617.short
- Robert Heinsohn (2008). Animal Behaviour. Volume 76, Issue 1. Juillet. Pages 97–103. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003347208001206