De lacharentelibre.fr
Note de joel : je suis dégoutté par cette " justice " ou un homme est durement condanné pour avoir mis une baffe et 2 coups de poings au meurtrier de sa chienne et où le meurtrier de l'animal ne reçoit qu'une peine légère et plein de sous pour dédommager sa sale gueule d'assassin .En mémoire de Chonchon
Chonchon, c'était pas la bête du Gévaudan. C'était un berger des Pyrénées qui pesait 12 kilos." C'est ce que Lionel Béthune, le bâtonnier, appelle du bon sens rural quand il parle à l'audience du tribunal correctionnel de son client, Pascal, 45 ans, carrure de pilier et éleveur de bovins à Douzat. «Chonchon», c'était son chien de travail qu'il a retrouvé éventré au calibre 16 en lisière d'un bois à quelques centaines de mètres de chez lui le 16 avril dernier.
En face, il y a Arnaud. Lui, il est chaudronnier. Il a le cheveu aussi ras que Pascal, un peu moins de carrure et c'est un rurbain. C'est lui qui, dans le lotissement de Douzat, a abattu le chien de troupeau qui venait de saillir sa chienne cocker.
Ils sont tous les deux face à face, se réclament victimes, sont mis en cause auteurs. Ils ont échangé des coups et le rural a tapé plus fort que le rurbain. C'était juste parce qu'il s'est «rebellé». «Il ne voulait pas attendre les gendarmes», assure l'éleveur qui reconnaît avoir mis une calotte - un minimum, estime son avocat - puis trois coups de poing parce que l'autre revenait à la charge. Entre les lignes, l'avocat s'est même étonné que son client n'ait pas cogné plus tôt sous la douleur de la perte de son chien, domestique, mais aussi outil de travail.
C'était le lendemain, le 16 avril, quand l'agriculteur à la recherche de son chien était tombé sur celui qui lui avait avoué l'avoir abattu, avait accepté de l'accompagner sur les lieux de son abandon.
L'animal achevé à bout portant
Il va de soi que, sur la bagarre, les versions divergent et que les deux revendiquent la légitime défense. L'un parle de fourche quand il a voulu partir, l'autre de gifle quand il a voulu le retenir.
Sur la mort du chien, c'est plus délicat. La première version dit qu'Arnaud a surpris le berger en train de couvrir sa chienne d'appartement. Il voyait errer le chien dans le quartier depuis deux mois. Il dit qu'il a voulu les séparer, qu'il s'est fait mordre, qu'il s'est souvenu que sa petite fille avait été mordu deux mois auparavant par un chien inconnu, qu'il a eu peur, qu'il a pris un coup de colère parce que le chien restait à aboyer derrière la porte, qu'il représentait un danger.
Le jeune homme était rentré chez lui avec sa chienne, sa fille dormait à l'étage, sa compagne était en sécurité dans la maison et le chien qui avait fini son affaire était au niveau du portail.
Par coup de sang, il faut comprendre monter dans la chambre, attraper le fusil du beau-père sur l'armoire et quatre cartouches, redescendre, ouvrir la porte, tirer sur le chien au portail, le rater, tirer à nouveau et le blesser, recharger les deux canons de l'arme et finir par achever le berger à bout portant.
C'est ce que François-Xavier Lapeyronie, l'avocat du jeune homme, appelle un «état de nécessité». «Il ne pouvait faire autrement face à un chien agressif qui risquait de lui sauter à la gorge.» Il a même arraché un petit sourire à l'agriculteur et à son avocat en estimant que le geste aurait été volontaire s'il avait abattu le chien au fusil à 400 mètres.
Des arguments que la procureure, Emmanuelle Sabourault, a balayés. «Absolument aucune obligation de se protéger.» Elle a demandé 150 euros d'amende contre le tireur et la confiscation du fusil. Et réclamé 300 euros d'amende contre l'agriculteur parce que sa «riposte» avait été un peu disproportionnée. Pour la mort du chien, le préjudice subi par l'éleveur, Lionel Béthune a demandé 10 000 euros. Son contradicteur, pour la rouste, 5 000. Le tribunal se prononcera mercredi prochain.