joel16 Administrateur
Messages : 12739 Date de naissance : 16/04/1963 Date d'inscription : 14/05/2009 Age : 61 Localisation : Lagarde sur le Né Emploi/loisirs : Ambulancier / Eleveur de Kakariki et Fondateur du Forum Humeur : Bonne , oui mais ... !
| Sujet: De l'outarde à l'olivier. Lun 9 Avr - 17:38 | |
| De ornithomedia.com Les Grandes Outardes (Otis tarda) contribuent à la dissémination des oliviers. Photographie : Guillaume Réthoré En modifiant les habitats naturels, l'agriculture a profondément perturbé de nombreuses interactions entre les plantes et les animaux. Toutefois, l'intensification des pratiques agricoles peut aussi aussi créer de nouvelles relations entre espèces physiologiquement compatibles. Deux chercheurs espagnols ont ainsi mis en avant le rôle de la Grande Outarde (Otis tarda), une espèce steppique, comme disséminateur de l'Olivier commun (Olea europaea), à l'origine une essence forestière. Dans une région du sud-ouest de l'Espagne (NDLR : l'Estrémadure a priori), 30% des fientes d'outardes comprenaient des noyaux d'olives (de 1 à 13). Seuls 1,7% des ces semences étaient brisées. En outre, les biologistes ont constaté que le passage des noyaux dans le système digestif de l'outarde augmentait le taux de germination des noyaux qui atteignait alors 8,8 %, contre 3,4 % pour les noyaux dépulpés manuellement et 0 % pour les noyaux intacts servant de référence. Comme c'est généralement le cas dans les habitats méditerranéens, la mortalité des semences était très élevée lors du premier été. Dans six des 19 parcelles étudiées, les deux biologistes ont recensé des plants de différents âges probablement issus de noyaux ayant été ingérés par des outardes. Étant donné la grande taille des olives, les outardes font partie des rares espèces capables de disperser les noyaux et donc d'aider à la dissémination des oliviers dans les champs et les friches. Les Grandes Outardes ont ainsi la capacité de modifier leur habitat ouvert en favorisant la croissance d'oliviers, ce qui, paradoxalement, entraîne une fermeture du paysage et donc à terme la disparition de cet oiseau. Le rôle crucial des oiseaux dans la germination des graines est bien connu, et certaines semences sont même dépendantes de certaines espèces : on a ainsi par exemple découvert que les graines de Calvaria major, une essence de l'île de la Réunion, avaient besoin d'être digérées par le Dodo (Raphus cucullatus), une espèce aujourd'hui disparue, pour pouvoir germer. Les fruits de cet arbre constituaient la nourriture préférée du dodo : leur épaisse coquille (endocarpe) était râpée dans le tractus digestif de cet oiseau et la semence était excrétée, prête à germer. Au cours du développement coévolutif, l'arbre a produit un endocarpe toujours plus épais, atteignant 15 mm, pur protéger ses semence. Après l'extinction du dodo, il n'existait plus de mécanisme pour délivrer la semence de sa carapace. Ce blocage n'a été levé que lorsque les fruits de Calvaria servirent à l'alimentation des dindons domestiques dont l'appareil digestif produit un effet abrasif similaire. Sources : - Miguel Delibes, Casimiro Corbacho, Gemma Calvo et José María Fedriani (2011). Agriculture as matchmaker of an unexpected mutualism: Great bustard disperses and enhances emergence of domestic olive seeds. Basic and Applied Ecology. Date : 21/12. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1439179111001514 - Hans-Jürgen Otto (1988). Ecologie forestière. Institut pour le Développement Forestier. Sources : http://www.ornithomedia.com/infos/breves/breves_art1_313.htm_________________ | |
|