De jolpress.com
Chaque année, en Amérique du Nord, des milliers d’oiseaux meurent en fonçant contre les vitres des immeubles. Une catastrophe écologique largement sous-estimée. Depuis son affectation au poste d’assistante administrative dans un grand immeuble de Toronto, les journées de travail de Lesley Sloan sont ponctuées par le bruit, violent, d’oiseaux qui percutent les parois vitrées de son bureau.
« Je ne serai jamais capable de me sortir ce bruit sourd de la tête » disait-elle, début avril, à un juge de l’Ontario. De fragiles oiseaux sans vie, la salariée les compte par centaines, au pied du Yonge Corporate Centre, complexe immobilier qui abrite son bureau.
Plus de 22 000 volatiles tués
Selon la FLAP, une association qui s’est penchée sur ce phénomène de collisions d’oiseaux depuis 1993, le building est le plus dangereux de la ville. Entre 2000 et 2010, il a engendré des blessures ou causé la mort de plus de 22 000 volatiles.
Cette catastrophe écologique a incité le groupe environnemental canadien, Ecojustice, à poursuivre en justice les propriétaires de l’immeuble, la Cadillac Fairview Corp.
Albert Koelh, l’avocat de l’association, affirme en effet que les parois vitrées qui recouvrent l’immeuble de haut en bas, constituent un réel danger pour les volatiles. Elles reflètent parfaitement le ciel et les arbres. De véritables miroirs qui trompent les oiseaux et les désorientent au point de s’imaginer capables de les traverser.
Accusés d’avoir violé une loi fédérale et deux lois régionales – car de nombreuses espèces protégées, dont la fauvette canadienne, comptent parmi les « victimes »- la Cadillac Fairview Corp encourt une amende de 6 millions de dollars.
Cette condamnation exemplaire ne satisfait cependant pas l’association, dont le principal souci est le remplacement immédiat de ces vitres meurtrières.
Un désastre écologique ignoré
L’affaire de Toronto a permis de pointer du doigt un désastre écologique largement ignoré en Amérique du Nord. Dans ce sordide palmarès, les États-Unis se hissent à la première place.
Selon les études, entre 100 millions et 1 milliard d’oiseaux meurent chaque année dans les mêmes circonstances. Pourtant, le phénomène semble passer inaperçu, même auprès des spécialistes en ornithologie.
À titre de comparaison, en 1989, la marée noire provoquée par le pétrolier Exxon Valdez avait entrainé la mort de 100 000 à 300 000 oiseaux en Alaska.
Sources : http://www.jolpress.com/article/canada-milliers-d-oiseaux-morts-toronto-foncent-sur-parois-vitr%C3%A9es-immeubles-etats-unis-am%C3%A9rique-du-nord-585963.html