De ladepeche.frNicolas et « son » circaëte.
Les fortes précipitations depuis mars ont des répercussions sur certaines espèces d'oiseaux qui ont de grosses difficultés pour se nourrir et s'affaiblissent.
Après le froid et la neige du mois de février, la pluie qui s'est abattue durant tout le mois d'avril sur le Lot-et-Garonne ne va pas manquer d'avoir de graves répercussions sur certaines espèces d'oiseaux en pleine période de reproduction ou de migration prénuptiale !
Trois circaëtes dans la même journée Au premier rang de ces espèces menacées, le circaëte Jean-le-Blanc, un superbe rapace encore appelé « aigle mangeur de serpents » de retour de ses quartiers d'hivernage africains. Vu le temps et les températures, aucune chance d'apercevoir la moindre couleuvre, le plus petit lézard, rien à se mettre dans le bec. L'oiseau s'affaiblit, perd de plus en plus d'énergie pour ne plus pouvoir voler et se trouver, au sol, dans l'antichambre de la mort.
« Dimanche, nous avons récupéré 3 circaëtes dans la même après-midi, notait Nicolas Pinczon du sel, administrateur à la Sepanlog, venant de récupérer un splendide spécimen près d'Estillac. C'est tout simplement exceptionnel, du jamais vu depuis que le Centre a été créé il y a maintenant 30 ans ».
« Pouvoir observer 3 oiseaux différents dans la nature le même jour relève d'une chance assez insolente, alors en accueillir 3 sans la moindre blessure mais dans un état physiologique très préoccupant, voilà qui augure d'un impact très défavorable sur les populations reproductrices déjà affaiblies par un voyage de plus de 3000 km ! ». Pour Gill Durber qui travaille au Centre de sauvegarde de la faune sauvage d'Aquitaine, le doute n'est pas permis, les circaëtes aujourd'hui, les bondrées apivores demain risquent de subir de lourdes pertes même si elle a bon espoir de sauver ceux qui ont été reçus au centre.
Compenser les pertes Comme il n'est pas question de donner des serpents aux oiseaux (les reptiles étant tous protégés), c'est vers de la viande de boucherie que les soigneurs du centre vont devoir se tourner pour redonner du tonus aux rapaces. « Nous avons déjà constaté une légère amélioration, tous se tiennent sur leurs pattes, deux arrivent à se percher. Mais il faut les gaver car ce type d'alimentation reste, pour eux inconnu ».
Lorsque l'on sait que cette espèce est protégée à l'échelon Européen, on se doute que ses effectifs ne sont pas pléthoriques. Sauver trois adultes reproducteurs représente donc un enjeu important qu'il faudrait concrétiser de manière favorable dans les quinze prochains jours.
Si vous trouvez un animal sauvage en détresse ou si vous voulez aider à la gestion du Centre
Tel : 05 53 79 91 41/05 53 79 65 95
Sources : http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/05/1346304-sale-temps-pour-les-oiseaux.html