De ariegenews.comDepuis 2009 une étude méditerranéenne sur la caille des blés et ses migrations est pilotée par l’université de Barcelone autour du Docteur Domingo Rodriguez Teijeiro, spécialiste de renommée mondiale.
Parmi les opérateurs français les fédérations des chasseurs qui se sont portées volontaires et l’ONCFS (office nationale de la chasse et de la faune sauvage).
La méthodologie de cette étude reposant sur l’écoute et le baguage, vise à améliorer les connaissances sur les habitudes de ce petit galliforme migrateur.
Le week-end dernier, d’un commun accord les bagueurs européens inscrits dans ce programme ont participé à une vaste campagne d’observation et de marquage de nouveaux oiseaux: «cela permet d’avoir une image précise de la situation en pleine migration prénuptiale», explique Pascal Fosty, technicien à la fédération des chasseurs de l’Ariège.
La caille des blés est surveillée de près car depuis quelques années l’intensification de l’agriculture a modifié les biotopes, l’irrigation a transformé les terres arides du Maghreb et les a transformé en milieux propices à la reproduction, si bien qu’elles ne franchissent plus le Sahara et commencent à se reproduire dès le mois de février en Afrique du Nord.
«Nous essayons de suivre et d’évaluer l’impact que cela peut avoir sur cette espèce, poursuit le technicien, car ici en Ariège le pic d’éclosion coïncide avec les moissons puis la période où l’on déchaume.
Du jour au lendemain, la caille se retrouve sans habitat, les poussins et les nids disparaissent sous les disques des machine […] si entre la fin juillet et la fin aout les agriculteurs des plaines d’Ariège laissaient leurs chaumes en l’état, on sauverait les nids!
Nous travaillons en relation avec le monde agricole par le biais des programmes Probior et sur cette problématique spécifique avec le programme Agrifaune qui permet de raisonner à l’échelle de l’exploitation»
L’espérance de vie de la bécasse est de 3-4 ans, celle de la caille de 18 mois à peine, il y a donc un important turn-over et pour alimenter une base de données les observations doivent être nombreuses.
«J’ai observé la première caille le 11 avril et à ce jour nous en avons bagué une trentaine» indique Pascal qui ce matin installe son poste d’observation non loin de La Tour du Crieu.
Le protocole est immuable: mise en place d’un filet à l’horizontal, écoute muette puis en réponse au chant du mâle chant de la femelle enregistré au magnétophone.
Celui-ci aguiché vient se prendre dans les mailles du filet.
L’oiseau est capturé, bagué avant de subir une série d’observations et de prélèvements (indolores): poids, longueur de l’aile, longueur du tarse, adiposité, prélèvements de sang adressé au laboratoire de génétique animale de l’université de Barcelone afin de déceler l’appartenance de l’oiseau à telle ou telle population ou toute éventuelle pollution génétique avec la caille japonaise ou caille d’élevage, introduite lors des lâchers de tir.
«On détermine l’âge en observant les ramiges, deux de ces plumes serviront à isoler les isotropes d’hydrogène permettant de déterminer la latitude de naissance des oiseaux échantillonnés.
L’observation de la bavette nous apprendra des infos sur l’origine du phénotype et la mesure de la bande adipeuse donne des indications de la situation de l’oiseau par rapport à son voyage migratoire… tout est inventorié, selon des grilles d’analyses précises» poursuit le technicien.
Il n’est pas rare de retrouver les cailles baguées en Ariège en Espagne, dans le Gers ou bien plus loin car ce petit animal plein de ressource est capable de couvrir plusieurs centaines de kilomètres en une seule nuit.
Tous ces relevés iront enrichir une base de données et contribueront à mieux connaitre la caille des blé.
Sources : http://www.ariegenews.com/ariege/agriculture_environnement/2012/48117/un-programme-europeen-pour-mieux-connaitre-la-caille-des-bles.html