De ariegenews.comAprès l’ours, la tension s’est ces derniers temps focalisée autour des rapaces. Et notamment des prédations attribuées aux vautours. Crédit photo: B. Berthemy Aujourd’hui, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) tire la sonnette d’alarme.
Selon l’association, dans les Pyrénées, les cas d’empoisonnements ou carrément de tirs touchant des vautours percnoptères, des vautours fauves, ou des milans royaux se multiplient.
Aucun cas n’a pour le moment été établi en Ariège. Mais le Pays Basque, le Béarn ou les Pyrénées centrales sont concernés.
Des actes de malveillance en augmentation?
La LPO a fait les comptes: dans les Pyrénées en 2011, 32 grands rapaces retrouvés morts ont été autopsiés. Près de la moitié avait été victimes de tir, d’empoisonnement ou de mutilation.
L’association craint que les chiffres soient encore plus importants pour l’année 2012.
Même s’il est difficile de faire un état des lieux, «combien de rapaces n’ont jamais été retrouvés ?» se questionne Gwénaëlle Plet (chargée de la communication pour la LPO - Pyrénées Vivantes)
«Des produits interdits comme le Lindane ou le Mévinphos sont utilisés comme poisons, avec tout simplement des appâts de viande chargés en produits toxiques» précise Gwénaëlle Plet qui poursuit, «on voit des choses que l’on ne voyait plus avec des pratiques datant du moyen-âge, comme la mutilation des ailes !»
Et d’expliquer, «à chaque fois, comme ce sont des espèces protégées, nous avons déposé plainte et une enquête est menée. Même si c’est très difficile de retrouver la trace des auteurs de ces actes»
Les rapaces, victimes du malaise ambiant?
En cas de prédations (comme en mai dernier sur une exploitation agricole à Benagues, où un agriculteur avait perdu de jeunes veaux), la tension est ravivée.
Sur le versant espagnol, la fermeture de plateformes de nourrissage qui permettaient aux porcheries industrielles de se débarrasser de leurs déchets auraient laissé des vautours sans nourriture, qui se seraient alors rapatriés côté français. Difficile de connaître précisément l’ampleur du phénomène.
Et contrairement aux dégâts occasionnés par les grands prédateurs comme l’ours, ceux causés par les vautours ne sont pas indemnisés par l’Etat.
Pas d’indemnisations, pas de «régulation» d’une espèce protégée... du point de vue des éleveurs concernés, la situation peut paraître inextricable.
«Nous réfutons l’idée que les vautours changent de comportement alimentaire et deviendraient des prédateurs» explique Gwénaëlle Plet, pour qui les attaques de ces charognards sur des animaux encore vivants ne sont que des faits isolés «sur des individus fragilisés» (des veaux venant de naître par exemple)
Et de conclure, «ces espèces bénéficient de plans d’actions qui drainent beaucoup d’argent et impliquent le travail de nombreux partenaires. Ces actes irresponsables mettent à mal tout cela»
Une entreprise de protection qui est d’ailleurs de très longue haleine.
Exemple avec le gypaète barbu. «Il n’y a que 35 couples sur le versant nord des Pyrénées. Ils atteignent la maturité sexuelle à 7 ans, et peuvent se reproduire à 10 ans. Et 1/3 des gypaètes seulement arrive à s’envoler»
Source : http://www.ariegenews.com/ariege/agriculture_environnement/2012/50344/rapaces-les-cas-de-malveillance-se-multiplient-selon-la-ligue-de-prote.html