De lunion.presse.frRETHEL (Ardennes). Nuée de visiteurs plutôt inhabituels voilà une dizaine de jours, à Mainbresson. Plus d'une centaine de goélands s'est ainsi approprié un champ l'espace d'une soirée.La colonie inattendue a passé quelques heures dans ce champ de Mainbresson avant de reprendre son envol. UN petit air marin a soufflé sur Mainbresson, l'espace d'une soirée.
Voilà une dizaine de jours, le bourg a hébergé, pour quelques heures, une colonie d'oiseaux inattendue. Dans ce paisible petit village, il n'y a ni la mer, ni les poissons, ni les falaises, ni la plage, ni le vent du large. Pourtant, dimanche 5 août, en fin de journée, à entendre ces cris d'oiseaux, on aurait pu s'y croire. Une colonie de goélands a séjourné dans les pâturages au milieu des vaches, surveillés par les corbeaux.
S'il n'y avait pas de photos pour attester que plus d'une centaine de goélands, « Peut-être des goélands argentés », s'y sont posés, on aurait sans doute peine à le croire.
Que faisaient-ils là ? D'où venaient-ils ? Où allaient-ils ? Cela reste un mystère pour les spectateurs riverains, pas habitués à accueillir de tels voisins.
« Ce sont quand même des oiseaux à large rayon d'action, ça arrive fréquemment d'en voir dans le département en transit ou se poser. On a quand même des zones qui les attirent dans les Ardennes, comme la déchetterie d'Éteignières ou des points d'eau. Et on est sur un couloir migratoire dans les Ardennes », indique Valentin Lequeuvre, animateur nature et chargé de l'inventaire de la faune à l'association ReNArd (Regroupement de naturalistes ardennais), qui n'avait toutefois pas eu vent de cette observation à Mainbresson.
Hypothèses multiples
« J'ai déjà vu des mouettes suivre un tracteur dans un champ, à la manière dont elles suivraient un chalutier… »
Quant au danger potentiel de cette colonie de visiteurs. « Ce ne sont que des goélands. Ils sont détritivores et se nourrissent dans les décharges et ne font pas de dégâts », précise Luc Gizart, président du ReNArd.
Admettons que ce secteur autour de Rocquigny ne fait habituellement pas partie de leurs points de chute privilégiés.
« Il y a quelques années, on avait observé des grands troupeaux de plusieurs centaines de goélands qui, après avoir mangé, faisaient une pose dans un lieu reposoir avant de partir en Belgique, à quelques dizaines de kilomètres d'ici. Mais là on est à quelques kilomètres au sud, donc ça ne va pas dans le bon sens », réfléchit le président
D'autres hypothèses sont également envisageables.
« Les oiseaux commencent à bouger, ils ne sont plus coincés par la nidification, c'est peut-être une forme d'erratisme », continue Luc Gizart. « Après, ça peut-être la migration. Il y a aussi des goélands de Méditerranée, qui viennent chez nous l'hiver. Il s'agit du Goéland locophé qui ressemble au goéland argenté, on les reconnaît à la couleur des pattes. Ils sont peut-être déjà en train de remonter… »
« Je n'ai pas de réponses, ce ne sont que des suppositions. On ne peut pas répondre à toutes les questions, nous-même on fait encore des études et on observe de nouveaux phénomènes. Il reste encore des mystères, heureusement…»
A.B. avec A-M.C.
Source : http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-troupeau-dun-genre-particulier-a-mainbresson