De lessablesdolonne.maville.comPrès d'un quart des oiseaux qui nichent dans les Pays de la Loire sont menacés. Le résultat de l'étude que mène la Ligue de protection des oiseaux depuis cinq ans n'est pas très positif .Les Pays de la Loire constituent un bastion pour le « râle des genêts », un des oiseaux les plus en danger en Europe.© Édouard Beslot. L'alouette calandrelle, la pie grièche grise et le bruant ortolan : ces trois oiseaux sont depuis longtemps absents des écrans radar des Pays de la Loire. « Ces trois-là sont considérés comme disparus », regrette Édouard Beslot, chargé de mission pour l'étude et la conservation de l'avifaune de la région.
« Mais ce ne sont pas les seuls, d'autres oiseaux nicheurs ont un avenir gravement compromis sur les bords de Loire. » Ils figurent sur une liste rougeque la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) met régulièrement à jour depuis une étude globale conduite dès 2007. Sous la conduite d'un comité de pilotage scientifique, et avec le concours actif de centaines de bénévoles, la LPO s'est livrée à un travail gigantesque : elle a passé au peigne fin l'avifaune afin d'en mesurer l'état de santé selon les critères méthodologiques de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Et le résultat n'est pas très positif. Pour les 277 espèces vivant régulièrement dans la région, l'évaluation a porté sur 129 d'entre elles et elle en pointe environ 65 sur la liste des oiseaux menacés à différents degrés : « Vingt-neuf ont un statut de conservation particulièrement inquiétant, seize nécessitent une priorité d'action régionale très élevée comme la sterne naine ou la spatule blanche. »
Menacée et classée nuisible
Le recensement ne concerne d'ailleurs pas que les oiseaux vivant sur place, les hivernants comme la barge à queue noire, ou les migrateurs comme le canard pilet sont aussi menacés. Gravement en péril en Europe, le râle des genêts bénéficie du statut peu enviable de « vulnérable ». « Leur sort déjà fragile risque de s'aggraver dans les années à venir. Il est en danger. Du fait de son implantation sur le territoire, nous avons une responsabilité particulière pour son avenir. »
Les raisons de cette diminution chronique de l'avifaune sont multiples, liées à la spécificité des lieux de vie de ces oiseaux. « Cela passe d'abord par des atteintes diverses aux sites de reproduction, du fait du développement du tourisme en nature et à une méconnaissance du milieu. La Loire reste un milieu sauvage, ce n'est pas une cour de récréation, s'inquiète Édouard Beslot. Nous mettons des panneaux d'alerte, mais on ne peut pas non plus jeter la pierre aux gens. »
Pour être assez gris, ce bilan n'est pas pour autant « une lubie de naturaliste », mais un outil de travail destiné à aider à la mise en place d'actions de conservation, tant auprès des pouvoirs publics que des aménageurs. La LPO a ouvert sa base de données, consultable par les professionnels. « Nous allons créer un portail en ligne, avec des indicateurs précis. Car les choses évoluent et certaines communes font un travail formidable comme à Soulaine-sur-Aubance(Maine-et-Loire), exemplaire en la matière. »
Les oiseaux ne sont d'ailleurs pas les seuls à connaître cette lente érosion. « Si la loutre fait son retour, la chauve-souris ou la martre connaissent un sort identique aux oiseaux. Avec ce statut particulier du putois, espèce à la fois menacée et classée nuisible. »
La Ligue pour la protection des oiseaux est née en 1912. Elle fête ses cent ans à l'occasion du festival Birdfair, à Paimboeuf (Loire-Atlantique) les 21, 22 et 23 septembre.
Camille GUILLEMOIS.
Source : http://www.lessablesdolonne.maville.com/actu/actudet_-Les-oiseaux-des-bords-de-Loire-en-grand-danger_fil-2212880_actu.Htm