De courrier-picard.frDepuis un an et demi, un couple se plaint d'être la cible de 13 cambriolages dans leurs animaleries du sud de Beauvais. Des oiseaux volés qu'ils retrouvent au marché noir. Cécilia Badalamenti, copropriétaire de l'animalerie spécialisée dans les oiseaux exotiques à Noailles: «J'ai perdu 18kg en un an et demi. C'est la descente aux enfers.» Treize cambriolages en un an et demi. Le couple Badalamenti est à bout de nerfs. «Cela fait trente ans que nous vendons des oiseaux, on ne s'en sort plus. C'est la descente aux enfers.» Depuis environ un an et demi, l'animalerie de Noailles - et celle de Sainte-Geneviève que le couple a cédé depuis fin septembre - est la cible de voleurs acharnés, avides d'argent facile. «Ils nous prennent des graines, des accessoires, des médicaments et surtout les oiseaux. Peut-être 400 ou 500, impossible à compter», explique Albert Badalamenti.
Selon ce professionnel de l'animalerie, les voleurs revendent le plus facilement du monde sur le marché noir les volatiles exotiques «presque trois à quatre fois moins chers» que dans les boutiques qui ont pignon sur rue. «Un perroquet peut valoir de 12000 à 50000euros. Un oiseau que je vends, moi, 1300euros, je le retrouve à 200 euros sur Internet.»
À en croire le couple Badalamenti, la liste des faits est bien longue et leur préjudice s'élèverait à 600000 euros. «On a été remboursé, une seule fois, de 20000 euros par l'assurance», explique Cécilia. Tout a commencé il y a quatre ans, leur domicile est dévasté par deux individus. «Ils sont repartis avec nos bijoux, l'ordinateur, l'appareil photos et aussi les oiseaux», poursuit-elle. En2008 également, les mêmes voleurs pénètrent une seconde animalerie à Cauffry. Le 20octobre2009, le tribunal correctionnel prononce la peine plancher de trois ans d'emprisonnement à l'encontre de l'un des bandits. «Il n'était même pas présent lors du jugement», insiste Albert Badalamenti.
Selon lui, le scénario se reproduit depuis l'année dernière. Les voleurs seraient venus à neuf reprises dans leur magasin de Sainte-Geneviève, et deux fois à Noailles.
«Le dernier larcin date de la semaine dernière, dans la nuit de jeudi à vendredi. Je ne vais même plus porter plainte à la gendarmerie. Je suis découragé», exprime ce professionnel qui s'était pourtant équipé d'un système de sécurité. «On a dépensé 6000 euros là-dedans. Mais ça n'a servi à rien.»
Toujours selon Cécilia et Albert Badalamenti, la nouvelle législation sur le transport d'espèces animales a changé la donne sur le marché de la vente d'oiseaux exotiques. Elle aurait développé un trafic juteux. Si bien que vendeurs à la sauvette et professionnels se retrouvent parfois, côte à côte, au marché aux oiseaux de Paris, sur l'île de la Cité, un rendez-vous très prisé des collectionneurs.
«Nous y allons tous les dimanches depuis 30ans. Les trafiquants sont désormais présents. Je suis persuadé qu'ils revendent certains de mes oiseaux volés. Je les connais bien. Il y a deux semaines, le marché aux oiseaux a été la cible d'un contrôle effectué par 75 fonctionnaires. Mais rien ne bouge.»
MÉLANIE CARNOT
Source : http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-locale/Beauvais-Clermont/Des-centaines-d-oiseaux-voles