De radioaustralia.net.auIls sont l'objet d'une exposition au Musée de Melbourne jusqu'au 3 février.Le paradisier bleu fait sa cour à Madame. Le secret: lui faire voir la vie à l'envers. (Carl Bento/Australian Museum) 60 spécimens de paradisiers y côtoient une série de photos de Papous vêtus de costumes traditionnels, et arborant des plumes d'oiseaux de Paradis.
Ces merveilles de la nature vivent en forêt en altitude, et leur isolement a limité la circulation des gènes entre les populations. Et surtout, les paradisiers se sont retrouvés sans prédateurs. Du coup, ils se sont consacrés à une seule et unique tâche : être beaux pour séduire les femelles. Et ils y sont parvenus brillamment.
L'un des spécimens exposés est un flamboyant paradisier, accroché à sa branche, la tête en bas, acrobatie qui lui permet de montrer ses plumes bleues aux femelles du coin. On comprend pourquoi les riches Européennes et Américaines s'arrachaient les plumes de paradisier. Yvonne Carrillo Huffman, la commissaire de l'exposition :
«Fin XIXème-début XXème siècle, les paradisiers étaient très prisés, il y avait une forte demande dans le monde. Leurs plumes étaient utilisées pour orner les chapeaux de ces dames en Europe et aux Etats-Unis, donc la chasse aux paradisiers était très lucrative sur toute l'île de la Nouvelle-Guinée, surtout dans les zones côtières, mais aussi dans les Iles du Détroit de Torrès, et aux îles Moluques. En 1904, 85 000 oiseaux empaillés ont été envoyés à Londres pour y être vendus aux enchères. Et entre 1904 et 1908, 150 000 autres paradisiers sont arrivés en Angleterre. Heureusement, les Etats-Unis ont finalement interdit le commerce des paradisiers en 1921, bientôt suivis par la Grande-Bretagne. »
Aujourd'hui les femmes portent moins de chapeaux, mais l'intérêt pour les paradisiers n'a pas faibli:
«Le trafic de paradisiers continue aujourd'hui, particulièrement en Papouasie Occidentale, en Indonésie, les braconniers sillonnent les forêts.»
La plupart des 40 espèces de paradisiers vivent sur l'île de Nouvelle-Guinée. Le paradisier Raggiana est d'ailleurs en emblème sur le drapeau de la Papouasie Nouvelle-Guinée. L'exposition du Musée de Melbourne comprend une magnifique collection de photos de parures de tête de guerriers en Papouasie Nouvelle-Guinée:
«Sur cette photo on voit un guerrier de la province de Jiwaka, il porte une parure de tête magnifique, très élaborée, c'est une structure en écorce, décorée de plumes de paradisiers, de scarabées verts, de mèches de cheveux de sa femme, de coquilles d'huîtres perlières qui servaient de monnaie dans les Hauts-Plateaux papous, et une grande nacre a été placée au milieu de la parure juste à côté de plumes rouges de perruche, pour que les couleurs contrastent bien. Ce genre de parures de tête ne se transmet pas de père en fils, elles sont individuelles et leur but est de montrer la richesse et la puissance de son propriétaire, donc seuls les grands chefs ont le droit de porter ce genre de parures.»
Yvonne Carillo-Huffmann, la commissaire de l'exposition sur les oiseaux de paradis, répondait à Campbell Cooney sur Radio Australie.
Source : http://www.radioaustralia.net.au/french/2012-12-26/les-oiseaux-de-paradis-se-sont-pos%C3%A9s-%C3%A0-melbourne/1066300