De larepubliquedespyrenees.frLe rossignol du Japon est réputé pour son chant. (Illustration thématique Laurent Bodet) "Je suis un grand pêcheur mais pas un chasseur !" Norbert L. est en colère. Devant la cour d'appel de Pau, ce Mourenxois de 52 ans n'a pas mâché ses mots pour contester les accusations de braconnage pour lesquelles il a été condamné le 7 septembre.
L'enquête débutée en janvier 2010 à Lagor où l'homme avait l'habitude de se "promener" et la perquisition qui a suivi à son domicile ont permis de retrouver 14 matoles (des cages qui servent de pièges pour les petits oiseaux). Les gendarmes découvrent également dans le salon un chardonneret et dans une chambre cinq jeunes bouvreuils. Dans le jardin, une volière abrite une quarantaine de rossignols du Japon, des petits oiseaux très prisés "pour la qualité de leur chant" souligne la présidente Danièle Ivancich mais "interdits à la vente". Des "espèces en déclin" souligne l'avocat de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Le prévenu assure qu'ils lui ont été confiés par un éleveur. Quant aux matoles "hors d'usage" assure-t-il, il les récupérerait au gré de ses promenades champêtres. "Je suis toujours dans les bois" se défend-il avec véhémence. C'est justement au cours d'une de ses balades que les agents de l'ONCFS l'ont photographié les 19 et 20 janvier 2010 dans un bois en contrebas du laboratoire des services vétérinaires à Lagor. Un petit tour de 8 minutes à la suite duquel un piège prêt à l'emploi a été découvert.
"Je cherchais des champignons !" assure Norbert L. "Un 19 janvier après une vague de froid ?" s'étonne la présidente. "Oui, il y a toujours des pieds de moutons" rétorque le prévenu. "C'est au printemps…" fait observer la présidente. "Non, pas en Béarn" assène Norbert L pour conclure cette parenthèse mycologique.
En première instance, l'homme a écopé d'une double amende de 250 € et le versement de 500 € aux parties civiles, la fédération départementale des chasseurs et la Ligue de protection des oiseaux.
L'avocat général Dominique Boiron requiert une amende plus "significative" de 700 €. "Vous n'avez pas affaire à un bricoleur" estime-t-il. C'est aussi l'avis de l'avocat des chasseurs, Me Chauvelier. "Il passe son temps à ça : piéger les oiseaux et les revendre" martèle-t-elle, rappelant une autre procédure qui a conduit le Mourenxois devant le tribunal correctionnel en juin dernier.
"C'est un homme qui aime la nature" assure l'avocat de la défense Me Sagardoytho qui plaide la relaxe (il a également réclamé l'annulation de la procédure pour vice de forme). Selon lui, "les oiseaux ont été acquis de manière régulière", quant aux fameuses matoles, il s'agirait de "cages à nuisibles en vente libre dans le commerce".
La cour d'appel se prononcera le 14 février prochain.
Source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2013/01/14/condamne-pour-braconnage-d-oiseaux-le-mourenxois-se-defend-bec-et-ongles,1113192.php _________________