De ladepeche.frA gauche: deux tadornes casarca; à droite: un busard des roseaux. Les ornithologues de la société des sciences ont compté beaucoup d'oiseaux, le week-end dernier. Comme tous leurs collègues européens, les ornithologues de la Société des sciences naturelles participent, en cette mi-janvier, au dénombrement des diverses espèces d'oiseaux d'eau. C'est le comptage international Wetlands (zone humide en français) qui permet d'estimer la taille de la population de chaque espèce hivernant en France, d'évaluer la tendance de chaque effectif et par la suite de définir les mesures à mettre en place pour la conservation de chaque espèce.
«Pour le Tarn-et-Garonne, plusieurs retenues colinaires et lacs de gravières ont déjà été visités. Tous les points d'eau sont intéressants pour estimer l'importance de notre département dans l'accueil des oiseaux hivernants venus de toute l'Europe mais à l'échelle nationale, seuls les comptages relatifs au plan d'eau de Saint-Nicolas sont utilisés pour estimer la population des oiseaux d'eau de France», assure Claude Miquel.
Des milliers d'oiseaux sur le site
Malgré des conditions météorologiques défavorables pour l'observation, les ornithologues ont dénombré un peu plus de 4 000 oiseaux appartenant à 30 espèces sur le site du confluent du Tarn et de la Garonne. Beaucoup d'hivernants régulièrement présents: sarcelle d'hiver, canard colvert, chipeau, siffleur, souchet, oie, foulque macroule, poule d'eau, grèbe huppé, cygne tuberculé, aigrette garzette, héron cendré et garde-bœuf, vanneau huppé, courlis cendré, auxquels s'ajoutent quelques espèces plus rares comme le tadorne de Belon, le tadorne casarca, la grande aigrette et la spatule blanche.
«En fin de journée, d'autres espèces viennent grossir cette population. Elles ont choisi le plan d'eau comme dortoir et arrivent de plusieurs kilomètres à la ronde. Peu à peu, un immense voile blanc se déploie à la surface de l'eau, entre les îles face à l'observatoire, c'est le dortoir des laridés qui rassemble un millier de goélands leucophées et 320 mouettes rieuses. Plus rares, quatre goélands bruns sont aussi présents. En même temps, les peupliers et saules qui peuplent les îles se teintent de noir: 886 choucas des tours s'installent bruyamment. Beaucoup plus gros, les 620 grands cormorans arrivent par groupes.»
Vedette du jour, le busard des roseaux
«Quelques minutes plus tard, le busard est posé sur le sol de l'île aval et est fébrilement occupé à plumer un oiseau. A-t-il tué ou a-t-il découvert un cadavre? Ce qui est certain, c'est que pour, aujourd'hui, notre rapace n'a plus de souci pour se nourrir même si deux pies essaient de lui voler quelques morceaux.»
Dans leurs lunettes d'observation, les ornithologues ont identifié un busard des roseaux adulte, femelle. C'est une espèce qui niche en France avec de faibles effectifs.
Une nouvelle fois, le confluent du Tarn et de la Garonne justifie son qualificatif de site d'importance européenne pour la conservation des oiseaux aquatiques.
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/18/1538710-saint-nicolas-de-la-grave-4-000-oiseaux-recenses-sur-le-plan-d-eau.html