Certains oiseaux profitent d'une méthode de pêche particulière des dauphins
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joel16 Administrateur
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Sujet: Certains oiseaux profitent d'une méthode de pêche particulière des dauphins Ven 22 Fév - 15:31
De ornithomedia.com
Des oiseaux tirent partie de la méthode de la pêche par échouage pratiquée par certains dauphins aux États-Unis.
Grandes Aigrettes (Ardea alba) profitant des poissons poussés sur le rivage par des Grands Dauphins (Tursiops truncatus) dans un marais salés sur la côte sud-est des États-Unis. Photographie : Jeffrey J. Davis / Jeffreyjdavis.com
La pêche par échouage est une technique d’alimentation collective particulière de certains Grands Dauphins (Tursiops truncatus) dans les marais côtiers au sud-est des États-Unis (Caroline du Sud et Géorgie) : de petits groupes se « ruent » vers les berges boueuses pour s’y échouer provisoirement afin de capturer les poissons échoués. Ils forment une ligne, puis accélèrent pour créer une vague et montent sur la berge pour attraper les poissons pris au piège. Mais des dauphins peuvent se blesser et rester échoués ... Les mères apprendraient cette méthode à leurs petits. Ce comportement est plus fréquent quand certains poissons, notamment les mulets, sont plus abondants (en septembre et en octobre).
Et plusieurs oiseaux savent en profiter, comme les goélands, les sternes les pélicans (voir une photo), les Grands Hérons (Ardea herodias), les Aigrettes neigeuses (Egretta thula), les Tantales d'Amérique (Mycteria americana) et les Grandes Aigrettes (Ardea alba). Les hérons et les aigrettes ont été vus suivant les cétacés le long des chenaux pour se rassembler au bon moment sur la rive.
Deux chercheurs américains, Adam G. Fox et Robert F. Young, ont étudié cette technique dans un marais côtier (Bull Creek, dans le comté de Beaufort) de Caroline du Sud en 2009 et en 2010 : ils ont constaté que l'espèce qui profite le plus de cette méthode de pêche est la Grande aigrette (48 % des oiseaux vus sur les sites d’échouage). Et leur consommation de poissons échoués serait suffisante pour couvrir leurs besoins énergétiques quotidiens (évalués à deux poissons pour une Grande Aigrette et à quatre pour un Grand héron) en seulement une heure ! Les Grandes Aigrettes captureraient ainsi entre 1,3 et 2,05 poissons par heure de présence sur un site de pêche par échouage, contre de 0,28 à 0,96 poisson par heure pour les Grands Hérons. Les Grandes Aigrettes dépensent en outre moins d'énergie pour se nourrir par cette technique, et l'on n'a observé aucune dispute entre elles pour se repaître des poissons échoués. Elles semblent très fidèles et suivent les dauphins durant plusieurs jours (un individu a même été vu 44 jours après avoir été marqué pour la première fois par les ornithologues).
Les poissons que ces échassiers peuvent attraper sont en moyenne plus gros que s'ils les pêchaient de façon autonome. Mais ils ne prélèveraient que 15 % des poissons échoués et ne constitueraient donc pas un problème pour les dauphins : il s'agit donc davantage de commensalisme que de parasitisme.
Il existe d'autres "relations alimentaires" entre des oiseaux et des animaux aquatiques, par exemple entre des albatros et des poissons-lunes (lire Une étonnante symbiose entre albatros et poissons-lunes), entre les fous et des groupes de thons et de cétacés qui poussent des bancs de poissons vers la surface de l’eau, ou entre des Aigrettes bleues (Egretta caerulea) et des lamantins, les premières profitant des trouées que font les seconds dans la couche de Jacinthes d'eau qui recouvre certains étangs et cours d'eau en Amérique tropicale.
Grands Dauphins poussant des poissons vers une berge dans un marais côtier en Caroline du Sud (Etats-Unis) : notez les mouettes qui se précipitent sur le lieu d'échouage des poissons. Source : hhi58 / You Tube