Source : sudouest.frL’association Stéphane Lamart et la chanteuse Stone demandent à la ville d’arrêter de tuer les volatiles et réclament la mise en place de pigeonniers contraceptifsLes pièges à pigeons sont quotidiennement relevés par le piégeur agréé.Michel Gayou surveille le pigeonnier contraceptif. Nous venons de prendre connaissance des dispositions prises par votre municipalité à l’encontre des pigeons. La capture et le gazage de ces oiseaux suscitent à juste titre une révolte de la part de vos citoyens, mais aussi de vos électeurs. Vous ne pouvez plus ignorer qu’il existe des solutions plus humaines pour éviter la prolifération des pigeons, comme la création de pigeonniers contraceptifs destinés à rassembler les colonies… »
C’est par ces phrases que débute le courrier envoyé par l’association « pour la défense des droits des animaux » Stéphane Lamart au maire de Saintes, Jean Rouger. Cette association militante, créée il y a 13 ans et dont le siège social est à Paris, a été reconnue d’utilité publique. Elle compte à travers la France près de 1 500 adhérents. « Ce sont d’ailleurs eux qui nous ont alertés de ce qui se passait à Saintes », précise Stéphane Lamart.
Le président de l’association est parti en croisade contre la mise à mort des pigeons qui, indique-t-il, représente aussi un coût pour la collectivité. Pour lui, « cette méthode de régulation ternit l’image de Saintes. » Il parle de barbarie. « On ne peut pas envisager de normaliser la mort », prévient-il.
La Ville s’appuie sur un piégeur pour réguler cette population de volatiles. « Sud Ouest » l’avait rencontré en mai 2012. Éric Coureau indiquait alors que « les fientes des pigeons faisaient des dégâts et que, présentes en masse dans un endroit, elles pouvaient entraîner des problèmes respiratoires. » L’intéressé dispose d’un agrément. C’est lui qui gère ce problème depuis 2006.
En 2011, huit pièges étaient alors disposés dans des lieux clés et relevés quotidiennement. On pouvait en trouver en bas des églises Saint-Pallais et Saint-Eutrope, au jardin public, sur le site Saint-Louis ou encore au niveau du silo de Lormont.
Le dispositif est simple. Les oiseaux sont attirés dans les cages par des graines avant d’être mis à mort. « Ils n’ont pas le temps de souffrir », confiait Éric Coureau qui n’utilise pas le gazage mais qui tient à rester secret sur sa technique. Dans son combat, Stéphane Lamart a reçu le soutien de la chanteuse Stone qui a également glissé un petit mot à l’adresse de Jean Rouger.
Stone en renfort
« À Paris, on habite un quartier où il y a des pigeons. Pour moi, ce sont des animaux de compagnie », pointe-t-elle du doigt en encourageant fortement la création de pigeonniers contraceptifs conçus pour réguler les populations de pigeons en ville en effectuant une stérilisation des œufs. Ce type de pigeonnier vient notamment d’être installé à Angoulême, en Charente.
Du côté de la ville, on est un peu circonspect. « Je veux bien rencontrer des gens de cette association pour qu’ils me montrent le bien-fondé de leur démarche », répond Joël Cardin, l’adjoint au maire en charge de la gestion urbaine et des espaces verts. L’intéressé est un peu sceptique sur des résultats à court terme. « Je pense que ça se mesure en années. » Mais s’il faut aller visiter d’autres villes qui ont testé ces pigeonniers, pourquoi pas.
Pour l’élu, le problème de la régulation des pigeons pourrait être pris en charge par la Communauté d’agglomération sous forme de gestion collective. « Ces oiseaux causent des dégâts sur les édifices publics mais aussi et surtout dans les maisons individuelles. Certaines qui ne sont plus habitées, en centre-ville, et dont les fenêtres sont ouvertes, ont été envahies. » Affaire à suivre.
Angoulême a son pigeonnier
Élevé depuis un mois dans le square Guelendjik, à Angoulême, un pigeonnier contraceptif représente le nouveau moyen de lutte contre la prolifération de ces oiseaux. Agent au service d’hygiène de la ville, Michel Gayou y a introduit une vingtaine de couples avec de la nourriture et de l’eau. L’intéressé espère que pas moins de 150 pigeons peupleront les lieux d’ici un an.
Charge à Michel Gayou d’échanger la plupart des œufs pondus sur place avec des œufs dûment secoués ou piqués. « Il faut laisser quelques œufs viables, sinon les femelles vont s’en aller. C’est de la régulation, pas de l’éradication », explique-t-il.
Pour lui, « le problème, avec les pigeons, c’est la bêtise de l’homme. Si on ne les nourrissait pas en ville, ils repartiraient à la campagne. » À Angoulême, environ 1 050 pigeons sont éliminés chaque année, capturés dans des cages puis gazés au dioxyde de carbone dans des caissons.
Le pigeonnier installé à Angoulême a coûté 17 000 euros TTC. Une somme qui n’est pas négligeable. « Il en faudrait au moins deux autres », constate Robert Ménard, adjoint au maire au service hygiène.
Source : http://www.sudouest.fr/2013/04/20/haro-sur-le-funeste-sort-reserve-aux-pigeons-1030577-644.php