De ladepeche.frL'Aveyron compte une centaine de couples de milans, une espèce classée vulnérable/Photo DDM archives Des autopsies de cadavres d'oiseaux confirment que milans royaux et buses ont été empoisonnés dans l'ouest Aveyron. Sept d'entre eux ont été retrouvés morts depuis le début de l'année.
Les représentants locaux de la LPO sont inquiets. Ils ont découvert fin janvier un cadavre de milan royal, dans un sous-bois de Villefranche ainsi que six de buses. L'animal, adulte et bagué, est en fait né en Allemagne vers 2008-2009. Cette espèce classée vulnérable vit essentiellement dans l'ouest de l'Europe. Encore commun il y a trente ans, il reste une centaine de couples en Aveyron.
«Chaque année, ce sont plusieurs dizaines de cadavres qui sont retrouvés dans la vallée du Tarn, à Sainte-Radegonde ou dans la vallée de la Truyère. C'est une espèce que l'on connaît très bien et cela est très préjudiciable car il s'agit d'adultes reproducteurs», assure Samuel Talhoet, chargé d'études au sein de la ligue de protection des oiseaux. Les autopsies ont révélé à la fin du mois dernier que tous ces rapaces sont morts d'empoisonnement.
«Systématiquement, il s'agit d'insecticides interdit dans l'union européenne depuis le début des années 2000 mais utilisés par des agriculteurs locaux», confirme l'intéressé. Ce rapace charognard se nourrit de lapins ou campagnols et le milan s'intoxique si ces espèces ont ingurgité un poison.
Bientôt une plainte
Mais sans les résultats toxicologiques, difficile de définir quelle molécule est en cause. Il faudra attendre plusieurs semaines avant que le cabinet vétérinaire lyonnais chargé de les entreprendre ne les livre. Cependant, il existe 95 % de chances qu'ils s'agissent de ces molécules. «Si c'est le cas, nous allons déposer une plainte contre X au tribunal d'instance de Rodez», poursuit le chargé d'études qui intervient surtout dans le nord du département. Dans un communiqué paru il y a peu, la LPO exige que les produits chimiques dangereux pour la faune sauvage soient bannis, et que des sanctions exemplaires soient prises à l'encontre des auteurs de ces faits.
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L'aigle royal menacé
Dans le même temps, les membres de la LPO ont trouvé en février dernier, dans le millavois, un aigle royal empoisonné . Or si moins de menaces planent sur l'espèce, l'oiseau se révèle beaucoup moins présent sur le département puisque l'on dénombre seulement cinq ou six couples. «Ce sont donc 20 % des couples qui sont impactés par ce décès», évalue Samuel Talhoet.
C.C
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2013/05/10/1622759-des-oiseaux-victimes-d-empoisonnement.html