joel16 Administrateur
Messages : 12739 Date de naissance : 16/04/1963 Date d'inscription : 14/05/2009 Age : 61 Localisation : Lagarde sur le Né Emploi/loisirs : Ambulancier / Eleveur de Kakariki et Fondateur du Forum Humeur : Bonne , oui mais ... !
| Sujet: Chant des oiseaux : quel rôle dans la conservation de l’espèce ? Sam 25 Mai - 16:14 | |
| De futura-sciences.comRelocaliser une espèce pour la préserver est un projet ambitieux et complexe, car le nouvel habitat doit parfaitement convenir pour que mâles et femelles s’accouplent. Chez les oiseaux, il semble que ce soit encore plus compliqué. Le glaucope cendré, oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande, change son chant lorsqu’il est délocalisé, ce qui peut détériorer la reproduction. Le glaucope cendré est l'un des oiseaux emblématiques de la Nouvelle-Zélande. Il figure même sur les billets de 50 dollars néo-zélandais. Son nom maori est kōkako, et l'oiseau est souvent mentionné dans cette culture. Il vole mal, et se déplace souvent en sautillant de branche en branche, se comportant un peu comme un écureuil. © Matt Binns, Wikipédia, cc by 2.0 La déforestation, l’agriculture ou l’introduction d’un prédateur sont des facteurs de destruction des habitats de nombre d’espèces dans le monde. La disparition de la savane menace les lions, la déforestation met en danger les orangs-outans et bien d’autres animaux ou végétaux. Pour préserver les espèces gravement menacées, les écologistes déplacent certains individus dans d’autres régions plus adaptées. Mais la relocalisation n’est pas simple. Le bon développement de la population dans son nouvel habitat dépend de la qualité de celui-ci, du nombre et du sexe des individus, ainsi que de la diversité génétique. Un glaucope cendré (Callaeas cinerea) est l’un des oiseaux endémiques de la Nouvelle-Zélande. Il est notamment célèbre pour son chant, rappelant des notes d’orgue. Autrefois abondant, il est aujourd’hui classé comme menacé sur la liste rouge de l’UICN. Au dernier comptage (effectué en 2004), seuls 400 couples avaient été recensés. L’espèce fait l’objet d’un programme de préservation qui consiste à déplacer un certain nombre d’individus dans d’autres régions de l’île du Nord, la partie septentrionale du pays. D’ici 2020, l’objectif est d’atteindre le quota de 1.000 couples, répartis dans une vingtaine de réserves. Mais une équipe d’écologistes a récemment mis en évidence que dans les nouvelles réserves, les glaucopes ont modifié leur chant. Deux glaucopes cendrés de l'île du Nord, en Nouvelle-Zélande. Ils se distinguent de ceux de l'île du Sud par leurs bajoues bleues. Cette espèce est menacée, tandis que celle de l'île du Sud est officiellement éteinte. © Sarah King, New Zealand Department of Conservation L’équipe s’est intéressée en particulier aux individus qui avaient été déplacés du parc national de Te Urewera vers deux autres réserves : Boundary Stream Mainland Island et Ngapukeriki. D’après Laura Molles, membre de l’équipe impliquée dans l’étude, la façon de chanter n’est pas la seule à avoir changé dans les nouvelles populations, le chant en lui-même également. Ce résultat, dont l’analyse est détaillée dans la revue Applied Ecology, est sans précédent et a d’importantes conséquences sur la méthode de conservation. Vers de nouvelles sous-espèces de glaucopes cendrés ? Les chants des nouvelles populations diffèrent de ceux de la tribu source. Une telle différence peut inhiber l’accouplement d’un oiseau de la population source avec un individu de la nouvelle population. Ainsi, chaque nouvelle tribu deviendrait une population isolée. Il n’y aurait plus de croisement entre les oiseaux d’habitats différents. En outre, il ne serait plus possible d’importer des individus de la tribu d’origine dans la nouvelle. Un glaucope cendré apprend à chanter en écoutant ses parents, ses frères et sœurs ou ses voisins. Le déplacement de population se fait par petits groupes, si bien que les individus emportent avec eux dans la nouvelle réserve un faible stock d’éléments de chant. Par ailleurs, suivant l’échantillon de la population source déplacé dans la nouvelle réserve, l’évolution du chant sera différente. Le programme est donc potentiellement en train de diviser l’espèce en plusieurs sous-espèces qui ne se reproduiront pas entre elles. Le chant évolue avec le temps Afin d’évaluer comment le déplacement des oiseaux a affecté leurs vocalises, les chercheurs ont enregistré des centaines de chants dans les trois populations étudiées. Ils les ont ensuite diffusés pour étudier comment réagissait une population au chant de l’autre. Les individus dont la relocalisation est la plus ancienne montrent le plus de changements dans leurs chants. Pour que la relocalisation de cette espèce soit un succès, il est donc impératif de prendre en compte le comportement vocal. « Nous devons être conscients du fait que les facteurs comportementaux comme le chant peuvent également affecter le succès du programme, note Laura Molles. Nous devons adapter notre gestion de ces populations en conséquence. » Source :http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/chant-des-oiseaux-quel-rale-dans-la-conservation-de-laespace_46607/ _________________ | |
|