De 985fm.caMark Faherty / The Associated Press PORTLAND, États-Unis - Les populations de macareux moine sont en péril aux États-Unis et elles pourraient aussi l'être ailleurs dans le monde.
Dans le golfe du Maine, ces oiseaux de mer à l'allure comique maigrissent et meurent de faim, possiblement parce que le réchauffement des océans a chassé les poissons dont ils se nourrissent habituellement.
Le taux de survie des oisillons des deux principales colonies du Maine a plongé l'été dernier. La santé des oiseaux se détériore aussi au sein de la principale colonie du golfe, sur une île canadienne située à environ 15 kilomètres des côtes orientales du Maine.
Des dizaines d'oiseaux amaigris et vraisemblablement morts de faim ont été retrouvés sur les côtes du Massachusetts et des Bermudes l'hiver dernier.
L'avenir des macareux demeure incertain. La situation a attiré l'attention des chercheurs fédéraux américains, qui étudient l'impact du déplacement des populations de poisson sur le macareux et sur la sterne arctique.
Avec son bec coloré strié, son corps en forme de poire et sa démarche amusante, le macareux moine est parfois appelé le clown de la mer. Il est aussi cité en exemple pour démontrer qu'il est possible de restaurer des populations d'oiseaux marins.
Entre six et huit millions de macareux habiteraient le nord de l'Atlantique, du Maine jusqu'au nord de la Russie. Ils ont toutefois presque disparu du Maine vers la fin des années 1800, quand les colons les ont chassés pour se nourrir, pour leurs oeufs et pour leurs plumes. En 1901, une seule paire d'oiseaux nichait toujours dans un coin reculé du Maine.
L'État compte aujourd'hui plus de 2000 macareux moines, la majorité d'entre eux nichant sur trois îles. Mais le taux de survie des oisillons s'est effondré l'été dernier au sein des deux plus grandes colonies, possiblement en raison d'une pénurie de hareng, la principale source d'alimentation des oiseaux.
À Seal Island, un refuge national situé à 30 kilomètres des côtes et où on retrouve un millier de macareux, seulement 31 pour cent des oeufs pondus ont éclos, contre une moyenne de 77 pour cent au cours des cinq années précédentes. La situation est comparable à Matinicus Rock, où nichent quelque 800 oiseaux.
En l'absence de harengs, les macareux ont capturé des stromatés, un poisson que l'on retrouve habituellement plus au sud mais qui se fait de plus en plus présent dans le golfe du Maine. Mais les oisillons ont été incapables de gober cette nouvelle proie, trop grosse et trop ronde pour eux.
La plus importante colonie de macareux du Maine se trouve sur Machias Seal Island, le long de la frontière entre le Maine et le Canada. On y retrouve quelque 10 000 individus, mais le poids moyen des adultes et des bébés est en déclin, probablement en raison d'un manque de nourriture, a expliqué le professeur Tony Diamond, de l'université du Nouveau-Brunswick. La quantité de hareng dans l'alimentation des oiseaux est aussi en déclin de 5 pour cent par année.
M. Diamond a ajouté que les macareux de cette île se reproduisent plus tard cette année qu'à toute autre période, ce qui témoigne de leur stress.
Les experts s'inquiètent aussi de la mort de milliers d'oiseaux. M. Diamond rappelle que la colonie de 3000 sternes arctiques qui nichait jadis sur l'île Machias Seal a essentiellement été anéantie.
Source : http://www.985fm.ca/international/nouvelles/les-populations-de-macareux-moine-sont-menacees-au-243674.html