De cyberpress.ca
(Québec) Il existe 41 espèces de parulines et ça c'est sans compter les hybrides qui viennent s'ajouter, C'est donc un peu le rêve de tout ornithologue ou miroiseur d'arriver un jour à toutes les identifier. On pourrait dire que ça peut devenir cauchemardesque, puisque beaucoup parmi elles se ressemblent.
C'est Jocelyn Landry, guide ornithologique de la région de Montmagny, qui me faisait remarquer cette difficulté.
Nous nous promenions dans le sentier Mirador à Grosse-Île et au rendez-vous, il y avait la paruline flamboyante, la paruline à croupion jaune, la paruline à flancs marron et enfin, la paruline à collier. C'est peu sur 41, mais c'est quand même intéressant.
Celle qui nous a fait le plus travailler, c'est la paruline à collier, qui volait de branche en branche et qui était la plupart du temps voilée par le feuillage. À quatre, en repérant chacun une caractéristique, on a réussi à l'identifier. Un bel exercice, je dois vous avouer.
Dans les cas d'hybridation, la tâche est relativement facile à l'observation, mais elle est souvent impossible à l'audition. Les hybrides adoptent souvent le chant d'un des deux parents et là, ça devient confondant.
La paruline de Brewster, issue d'un mariage entre la paruline à ailes dorées et la paruline à ailes bleues en est un exemple parfait. Quand elle chante, vous croyez entendre soit la paruline à ailes dorées, soit la paruline à ailes bleues, alors qu'il s'agit plutôt du rejeton de leur croisement. Et si vous aimez la confusion, il y a la paruline de Lawrence qui, elle, vient de la progéniture de la paruline de Brewster.
Ce ne sont pas toutes les espèces de parulines qu'on trouve au même endroit. Elles sont dispersées un peu partout, mais si vous voulez avoir la chance d'en observer un nombre maximal, c'est à Pointe-Pelée, un bras de terre qui s'avance dans le lac Érié en Ontario, que vous aurez le plus de succès. On a identifié à cet endroit pas moins de 39 espèces qui y nichent ou qui y passent pendant leur migration.
Aujourd'hui, en photos, je vous en présente quatre. La première, la paruline jaune que j'ai photographiée à Pointe-Pelée il y a trois ou quatre ans. La seconde, la paruline masquée, a été faite à l'Île-aux-Pommes tout récemment. À la connaissance de Gaston Déry, le gardien de la planète des eiders, c'est la première fois que cette espèce niche dans l'Île.
La troisième, la paruline à gorge orangée, me vient de Denis Tremblay, un conseiller stratégique en gestion des pêches et de l'aquaculture. Il a réalisé son cliché dans le 7e Rang à Saint-
Damase-de-l'Islet en 2010. La paruline s'était fracassée dans une fenêtre et elle a mis une quinzaine de minutes à retrouver ses esprits.
Pour la garder en sécurité, la conjointe de M. Tremblay l'avait placée sur un perchoir de fortune sur lequel elle est demeurée immobile durant une quinzaine de minutes avant de s'envoler.
Enfin, la dernière, la paruline des pins, c'est moi qui l'ai photographiée dans une de mes mangeoires où elle s'était réfugiée après que j'eus réussi à la faire sortir de ma remise. C'était à l'automne, il y a quelques années.