De Cyberpresse.ca
Quand on identifie un oiseau dans la nature, on voit sa coloration réelle, mais quand on part d'une photo pour faire cette même identification, souvent les choses se compliquent. La photo trafique un peu les couleurs, souvent juste assez pour nous orienter vers un mauvais choix. Parlez-en à Fernand Gosselin, ce monsieur qui sculpte des canards depuis nombre d'années. La plupart du temps, il s'inspire de photos, et il doit généralement en examiner plusieurs, sous diverses lumières, pour arriver à peindre la couleur exacte de l'oiseau.
En ce qui concerne la paruline à gorge orangée par rapport à la paruline tigrée, prenez votre guide d'identification et comparez-les. Vous verrez qu'elles sont très proches parentes.
Paruline des pins
Maintenant, passons à la paruline des pins. L'histoire est bien simple. J'ai sur quelques disques durs externes de mon ordinateur plus de 20 000 photos d'oiseaux que je tente de classer depuis le début de ma retraite. C'est un job de fou. Je dois repasser chaque photo, l'examiner, la jeter si elle est floue, la placer dans un dossier si elle est bonne et intéressante.
Il y a quelques années, j'avais pris dans ma remise une photo d'une paruline des pins posée sur le bout d'une pelle. J'ai donc classé récemment cette photo, mais par mégarde, j'en ai placé une dizaine d'autres qui n'avaient rien à voir. C'étaient des photos de chardonnerets jaunes en habit d'hiver.
En faisant mon choix de photo pour la chronique de samedi dernier, j'ai voulu éviter de passer la première de la liste puisqu'elle avait déjà été utilisée ultérieurement. De là mon erreur. J'ai pris la suivante et ainsi la paruline des pins est devenue un chardonneret.
Cette erreur, ou plutôt cette horreur, parce que je déteste me tromper, m'a tout de même permis d'en apprendre beaucoup plus sur les parulines. Pas besoin de vous dire que j'ai reçu plusieurs courriels pour me signaler ma bévue, tous très gentils d'ailleurs. Je pourrais tous vous les citer, mais j'en retiens un en particulier, celui de Jean Piuze, ornithologue, membre du Club des ornithologues de Québec et participant aux programmes du Relevé des oiseaux nicheurs du Canada du Service canadien de la faune (SCF) et du nouvel Atlas des oiseaux nicheurs du Québec réalisé avec le SCF, QuébecOiseaux et Études d'oiseaux du Canada.
Dans son long courriel, M. Piuze explique qu'il y a 114 espèces de parulines réparties dans les trois Amériques, et ce, si on considère que la paruline de Bachman, qui n'a pas été observée depuis 1962, existe encore.
37 espèces nicheuses au Canada
En Amérique du Nord, on en recense 48 qui nichent et quelques autres qui à l'occasion font des incursions à partir du Mexique. Au Canada, on parle de 37 espèces nicheuses régulières auxquelles il faut ajouter quelques voisines des États-Unis qui traversent parfois la frontière.
29 espèces nicheuses au québec
Chez nous, au Québec, ce sont 29 espèces qui y séjournent et, parmi elles, il y en a quatre qui sont plutôt rares. Ce sont les parulines à ailes bleues, à ailes dorées, azurée et hochequeue. Quant aux deux hybrides dont je parlais la semaine dernière, la paruline de Brewster ne niche que très rarement au Québec et la paruline