De ouestfrance.fr
Le busard Saint-Martin est un rapace diurne protégé, à valeur patrimoniale pour la région. Nichant au sol, il s'est adapté aux paysages agricoles de nos campagnes et choisit très souvent de se reproduire dans les parcelles de céréales.
D'où la nécessité de mettre en place une protection spécifique afin d'éviter l'anéantissement des poussins par les machines, lors de la moisson. Forts d'une première expérience menée avec succès l'an passé, et compte tenu du nombre important d'observations de cet oiseau dans le Sud Mayenne, deux passionnés d'ornithologie ont prospecté ce territoire en avril et en mai, dans l'espoir de localiser les sites éventuels de reproduction.
Les recherches se sont avérées très fructueuses. Quatre nids au total ont été localisés sur deux sites : l'un à Chemazé, l'autre à Châtelain, toujours dans des parcelles de blé. La satisfaction des deux observateurs est comblée puisqu'à leur grande surprise, ce n'est pas une espèce de busards, mais deux qu'ils ont découvertes. Ainsi, sur chacun des deux sites, le busard Saint-Martin et son cousin le busard cendré ont décidé de nidifier et de se reproduire, dans la même parcelle à Chemazé, et dans deux parcelles voisines à Châtelain, en parfaite cohabitation.
Il faut noter que si le Saint-Martin est bien présent en Mayenne, ce n'est pas le cas du busard cendré, qui est un rapace des grandes plaines, que l'on trouve au sud de la Loire. C'est de plus un migrateur total.
Les six oiseaux présents sur le site de Châtelain, dont deux se sont reproduits, laissent présager l'installation d'une colonie au printemps prochain. Les quatre nids ont reçu une protection faite d'un enclos grillagé ne gênant pas les oiseaux, et contenant les jeunes au nid pendant les moissons.
Évidemment, la réussite de ces opérations de protection appartient en tout premier lieu aux trois exploitants agricoles qui ont fait preuve d'une grande compréhension devant la situation de ces oiseaux protégés, d'une curiosité certaine aussi. Leur entière collaboration, de l'autorisation de pénétrer dans la parcelle, jusqu'aux précautions prises pendant les travaux, a été déterminante. Elle a permis l'envol de 8 jeunes busards Saint-Martin et de 7 jeunes busards cendrés.
Cette opération se terminera, pour les deux observateurs, par la communication au CNRS de Chizé (Deux-Sèvres) de toutes ces données qui permettent de suivre les populations de busards en France.