Oiseaux. Ses yorks lui donnent des ailes

De letelegramme.com

Aras, mandarins, cacatoès... de drôles de noms d'oiseaux! Deceux que le public pourra venir admirer, demain, à l'exposition-vente, organisée par l'Association ornithologique duTrégor, auxUrsulines. LePerrosien Denis Nourry prépare ses yorks pour le grand jour...

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Oiseaux. Ses yorks lui donnent des ailes.
De belles couleurs... fruits d'un dosage subtil de colorants, introduits dans la pâtée.

La pluie tombe drue, mais c'est une autre musique qui égaye «la cabane au fond du jardin». Sur le pas de la porte, notre hôte nous accueille en sifflotant. À l'intérieur, la radio FM égrène ses tubes de variété. Tandis que 70yorks et 30 autres canaris semblent reprendre ce refrain en choeur. Bienvenue dans le royaume perrosien des piafs, chez Denis Nourry, collectionneur spécialisée en yorks, l'une des 34races de canaris dits de posture. Autrement dit, des titis bien élevés à qui l'on a appris à bien se tenir!

Collectionneur dans l'âme

«Je suis né collectionneur dans l'âme», confie Denis qui, tout gosse, découpait déjà les points sur les papiers de caramels. «Après, ça a été les effigies de Tintin sur les paquets de gâteaux, puis les timbres...» Et de là... Allez comprendre pourquoi... les oiseaux. «Je suis parti d'un unique couple de yorks. Je les trouvais jolis. Au bout d'une dizaine d'années, j'ai contacté un éleveur belge par internet et commencé à panacher deux souches. C'est ce qui m'a permis de décoller et de présenter les petits de mon propre élevage aux concours», explique le passionné qui passe, au bas mot, deux à trois heures par jour auprès de ses chouchous ailés. C'est que le travail de reproduction n'est pas une mince affaire. Il faut isoler les couples dans les cages, récolter les oeufs, mettre les canaris à couver en lieu et place des yorks pour limiter la mortalité des petits. Il faut ensuite préparer la pâtée des oisillons, agrémenter le quotidien de carottes râpées (si, si!) et de semoule, ne pas hésiter à donner la becquée au pinceau. Le dosage des colorants introduits dans la nourriture constitue une étape délicate. «C'est ce qui donne sa belle couleur jaune orangé au plumage, version schimmel ou intensif», explique l'expert.

Un entraînement digne des grands sportifs

La toilette des pious pious ne s'arrête pas à cet effort de coloration. S'il ne va pas jusqu'à leur donner le bain, Denis Nourry vaporise amoureusement ses protégés au nébulisateur d'eau, afin qu'ils se lissent les plumes. Coquets, les yorks sont ensuite bagués et entraînés dare-dare, en vue des concours. «Ce sont des canaris de posture. Cela signifie qu'ils seront jugés, principalement, sur leur tenue en toutes circonstances.» Alors, pour leur apprendre à ne pas s'effaroucher en public, autrement dit à vaincre leur trac, l'éleveur les coache individuellement, dans des cages de présentation qu'il balade en les titillant avec une baguette. «L'oiseau ne doit pas ciller. Qu'il soit posté sur un barreau rond ou, pour corser l'affaire, sur un barreau ovale, que je fais spécialement tailler.» Et voilà comment on fabrique des graines de champions! Les bêtes à concours de Denis Nourry sont, de fait, des grandes habituées des podiums. Il y a quinze jours, au championnat départemental à Saint-Brieuc, elles ont raflé cinq titres, à faire piaffer leur maître! Il y a deuxans, l'éleveur perrosien a même été sacré champion de France. Et des souvenirs comme celui-là, ça vous donne des ailes.

Exposition-vente. 70 éleveurs attendus aux Ursulines
Elevés pour leur chant, leur couleur ou leur posture, il existe, pour ne citer qu'eux, plus de 900espèces de canaris! Autantdire qu'il yaura dequoi apprendre, demain, aux Ursulines.

Autrefois, les expos-bourses d'échanges tournaient dans tout le Trégor. Mais l'Association ornithologique du Trégor a décidé de changer la formule pour nidifier durablement à Lannion. L'exposition annuelle, qui se déroulera, demain, salle des Ursulines, devrait donc, logiquement, être reconduite chaque dernier week-end du mois d'octobre. Demain, les collectionneurs et amateurs de petits exotiques comme le mandarin, le cordon bleu, les canaris de couleurs ou les perruches devraient pouvoir acheter ou échanger auprès d'une quarantaine d'éleveurs, présents à la bourse. Tandis que les visiteurs néophytes, simplement désireux de découvrir, auront tout le loisir d'apprendre à différencier aras et amazones, cacatoès et Gris du Gabon. «Outre les volatiles, l'exposition comprend tout un volet pédagogique sur l'origine des espèces et les plantes sauvages pour oiseaux», détaille Jean-Yves LeMeur, président du club. Lequel, riche d'une vingtaine d'éleveurs trégorrois, est fort bien placé dans tous les concours. Pratique Demain, de 9 h à 18 h, auxUrsulines. Entrée : 2 €, gratuit pour les moins de 15ans.

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