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Identifiée par des examens sur des loriquets malades trouvés par des particuliers, la maladie du bec et des plumes, également appelé PBFD et qui touche les becs crochus, mobilise les spécialistes. Des experts seront sur le Caillou dès la semaine prochaine. Des cas suspects ont été signalés dans la région de Koumac, dans la Chaîne et aux Loyauté, où un vétérinaire a constaté les symptômes sur des perruches d’Ouvéa.
En 2010, une dizaine de loriquets malades étaient amenés au parc forestier par des particuliers qui les avaient ramassés.
Après analyses auprès de laboratoires, la maladie du bec et des ongles (PBFD) a été identifiée. «Il n’y a pas de quoi s’alarmer », affirment de concert les professionnels. S’il est vrai que des cas ont été recensés sur des oiseaux, rien n’indique qu’elle se propage rapidement et surtout, ce n’est pas une « zoonose », comprenez qu’elle n’est pas transmissible à l’homme. Cela n’empêche pas les autorités sanitaires de se pencher sur ce problème que la Davar (Direction des affaires vétérinaires, alimentaires et rurales) qualifie toujours « d’anecdotique ».
« La maladie a été mise en évidence par un Australien à Sydney en 1975. Elle touche les psittacidés, des oiseaux aux becs crochus, dont nous possédons de nombreuses espèces endémiques, explique le docteur Christine Picard, de la Davar. Elle a été identifiée et mise en évidence ici par des examens de laboratoire effectués en 2010 sur des loriquets que des particuliers avaient trouvé à même le sol, visiblement touchés et recueillis ensuite au parc forestier. »
Résistant. Le parc zoologique a voulu en savoir plus sur sa collection de psittacidés locaux, mais également sur ceux importés d’Europe, d’Afrique ou d’Australie. Des analyses ont été effectuées et il n’y a pas eu de propagation. « Il faut être très prudent tout de même car c’est un circovirus [petit virus, NDLR] qui est résistant pendant plusieurs mois voire années. Il est présent dans les fientes, le matériel souillé, il se propage par le vent et, surtout, il n’y a pas encore de vaccin », explique Almudena Lorenzo, la directrice du parc. Les services vétérinaires font d’ailleurs état de signalement d’oiseaux déplumés ou avec des excroissances au niveau du bec dans la région de Koumac, dans la Chaîne et aux Loyauté, où un vétérinaire a constaté ces symptômes sur des perruches d’Ouvéa.
« Il y a plusieurs degrés dans cette maladie, précise Christine Picard. On parle de trois formes : une forme suraiguë, qui touche les nouveaux nés et qui est mortelle, une forme aiguë, qui touche les jeunes, et une forme chronique chez des oiseaux adultes qui sont porteurs du virus, mais qui ne développent pas de signes cliniques. »
Spécialistes. Cette maladie peut être inquiétante pour les éleveurs, car elle peut décimer les jeunes individus. « Il faut recommander simplement une quarantaine quand on introduit de nouveaux individus ou faire un test maintenant qu’on sait que la maladie est présente, afin que les élevages ne soient pas des vecteurs, ajoute la directrice du parc, consciente qu’il faut surtout s’inquiéter des conséquences sur les oiseaux en liberté. Si l’on en croit les vieux, ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais il faut que nous en sachions plus, c’est pour cela que nous avons demandé le renfort de spécialistes [lire encadré]. »
Au niveau du parc forestier, on estime que causer la panique serait contre-productif. « Une perruche mal plumée n’est pas forcément atteinte par cette maladie, il y a des mues physiologiques. Il ne faudrait pas que l’on se mette à tuer le moindre loriquet qui à l’air malade, insiste Almudena Lorenzo. Des prélèvements sur des spécimens dans une volière privée ont montré que certains sont atteints et que d’autres, qui vivent avec depuis très longtemps, ne sont pas touchés. »
Le parc zoologique invite les personnes qui possèdent des becs crochus à venir faire des analyses en cas de doute. « Nous regarderons l’aspect sanitaire et non réglementaire, car il est interdit de détenir des espèces locales protégées en captivité et l’on n’importe plus aucune espèce de becs crochus. »