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Une découverte de l’ornithologue Raymond BelhumeurL’ornithologue Raymond Belhumeur a été le premier à observer une oie cendrée au Québec. Cela se passait le 14 novembre sur le bassin de Chambly. (Photo: André Corbeij)
CHAMBLY - Une espèce d’oiseau rarissime a été aperçue voilà deux semaines sur le bassin de Chambly. L’oie cendrée a été observée par Raymond Belhumeur. La nouvelle qui s’est répandue à la vitesse de l’éclair sur le Net, a causé une véritable commotion dans le monde de l’ornithologie.
Raymond Belhumeur de Saint-Hubert est pas mal fier de son coup. En fin observateur de la faune ailée à Chambly depuis près de trente ans, il a partagé une découverte qui a trouvé écho jusqu’au Texas.
«Une nouvelle comme celle-là, dès que tu la fais circuler sur Internet via le site North Americanrare bird alert, c’est pas long que tu vois rappliquer les ornithologues. Ils sont venus par dizaines au lendemain de ma découverte. On a vu des voitures avec des plaques de l’Ontario et du Massachussetts. J’ai même revu à Chambly des ornithologues que j’avais perdu de vue depuis un bon vingt ans», lance l’Hubertain.
L’oie cendrée aperçue à Chambly n’a jamais été observée au Québec. C’est la quatrième qui aurait été vue en Amérique du Nord. Sa particularité est un bec orangé et un plumage très clair.
Tous les indices laissent croire qu’elle proviendrait du Groenland.
L’oie cendrée que l’on aperçoit au centre de la photo, est reconnaissable à son bec orangé et son plumage clair. (Photos : Raymond Belhumeur)
«Nous avons envoyé deux photos. L’une d’entre elles montrait l’oie avec les ailes ouvertes. C’est un biologiste de Suède qui nous a dit que c’était un jeune oiseau avec son plumage du premier hiver», explique M. Belhumeur.
L’oie cendrée serait restée sur le bassin de Chambly à hauteur de Saint-Mathias pendant une semaine. Elle a été ensuite été observée à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Le dendrocygne fauve, une autre espèce rare photographiée récemment sur le bassin de Chambly par l’ornithologue Raymond Belhumeur.
Chambly paradis des oiseaux
Selon M. Belhumeur, l’écosystème du bassin de Chambly est un milieu très riche pour l’observation d’oiseaux. On en a dénombré plus de 200 espèces, soit les deux tiers des oiseaux du Québec. Le plan d’eau offre un couloir sécuritaire pour la migration des volatiles qui, au printemps et à l’automne viennent s’y prélasser et s’y nourrir.
«C’est un endroit idéal pour assurer la sécurité des oiseaux. Le jour, les oiseaux vont se nourrir dans les terres et ils reviennent la nuit pour dormir loin des prédateurs.»
Le bassin de Chambly est très privilégié cette année. Les ornithologues ont été choyés. M. Belhumeur et ses congénères viennent toujours ici dans l’espoir de faire une découverte.
«Nous sommes tous comme des chercheurs d’or à la recherche du filon extraordinaire. Vous savez, pour la majorité des gens, une bernache c’est une bernache. Mais il y a une grande variété de bernaches. Toutes possèdent de petits signes distinctifs. C’est le détail qui intéresse l’ornithologue. L’oie cendrée que j’ai observée le 14 novembre sur le bassin de Chambly aura été le jackpot de 2011 dans le monde de l’ornithologie»