De canoe.ca
L’ornithologue Raymond Belhumeur a aperçu une oie cendrée sur le bassin de Chambly.
© André Corbeij / Agence QMI
CHAMBLY – Une oie cendrée, une espèce rarissime, a été aperçue à la mi-novembre sur le bassin de Chambly, en Montérégie. La nouvelle a causé une véritable commotion chez les passionnés des oiseaux.
L'ornithologue Raymond Belhumeur, de l'arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil, est pas mal fier de lui.
Observateur de la faune ailée depuis près de 30 ans, il a fait le mois dernier une découverte qui a trouvé écho jusqu'au Texas.
«Une nouvelle comme celle-là, dès que tu la fais circuler sur internet via le site North American Rare Bird Alert (narba.org), ce n'est pas long que tu vois rappliquer les ornithologues, a insisté M. Belhumeur. Ils sont venus par dizaines au lendemain de ma découverte. On a vu des voitures avec des plaques de l'Ontario et du Massachusetts. J'ai même revu à Chambly des ornithologues que j'avais perdus de vue depuis un bon 20 ans!»
L'oie cendrée aperçue à Chambly n'avait jamais été observée au Québec. C'est la quatrième à être vue en Amérique du Nord. Elle a comme particularités un bec orangé et un plumage très clair.
Tous les indices laissent croire qu'elle provient du Groenland.
«Nous avons envoyé deux photos. L'une d'entre elles montrait l'oie avec les ailes ouvertes. C'est un biologiste de Suède qui nous a dit que c'était un jeune oiseau avec son plumage du premier hiver», a expliqué M. Belhumeur.
L'oie cendrée serait restée sur le bassin de Chambly pendant une semaine. Elle a été ensuite été vue à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Paradis des oiseaux
Selon M. Belhumeur, l'écosystème du bassin de Chambly en fait un endroit très riche pour l'observation d'oiseaux. On en a dénombré plus de 200 espèces, soit les deux tiers des oiseaux du Québec. Le plan d'eau offre un couloir sécuritaire pour la migration des volatiles qui, au printemps et à l'automne, viennent s'y prélasser.
«C'est un endroit idéal pour assurer la sécurité des oiseaux, a noté M. Belhumeur. Le jour, les oiseaux vont se nourrir dans les terres et ils reviennent la nuit pour dormir loin des prédateurs.»
M. Belhumeur et ses collègues y viennent régulièrement dans l'espoir de faire des découvertes.
«Nous sommes tous comme des chercheurs d'or à la recherche du filon extraordinaire, a-t-il dit. Vous savez, pour la majorité des gens, une bernache, c'est une bernache. Mais il y a une grande variété de bernaches. Toutes possèdent de petits signes distinctifs. C'est le détail qui intéresse l'ornithologue.»
«L'oie cendrée que j'ai observée le 14 novembre sur le bassin de Chambly aura été le jackpot de 2011, dans le monde de l'ornithologie.»