De radio-canada.ca
La crainte de la prédation a un coût pour les bruants chanteurs, mieux connus sous le nom de moineaux. La Pre Liana Zanette et ses collègues biologistes de l'University of Western Ontario ont démontré que la simple peur d'un prédateur suffit à limiter les populations de ces petits oiseaux.Le moineau est l'une des espèces ayant le plus grand nombre de sous-espèces en Amérique du Nord : 52. © iStockphoto
Les chercheurs ontariens ont en effet découvert que le fait d'exposer leur environnement à des sons enregistrés de prédateurs suffit à modifier leur comportement, ce qui a pour conséquence de limiter le nombre d'oisillons qui naissent et survivent.
Pour en arriver à cette constatation, les biologistes ont d'abord protégé des zones où habitent des populations sauvages de moineaux en les entourant d'un filet et de barrières électriques
Un vrai danger pour la couvée du moineau: le raton laveur © University of Western Ontario
Ils ont muni plusieurs nids de caméras et de capteurs afin de suivre le développement des couvées.
Les chercheurs ont ensuite produit des sons de différents oiseaux. Ainsi, certains moineaux étaient exposés à des sons sans danger, alors que d'autres entendaient le bruit d'un prédateur.
Résultats : les moineaux qui entendaient un prédateur choisissaient des sites de nidification plus en retrait et s'en éloignaient moins. Ces comportements ont fini par nuire à leurs couvées, ont noté les auteurs de ces travaux publiés dans le magazine Science.
Selon leurs résultats, le seul fait d'entendre le son d'un prédateur réduisait de 40 % le nombre des naissances par an.
Un autre prédateur naturel : le corbeau © University of Western Ontario
Cette découverte permettra, selon les chercheurs, de raffiner les modèles de dynamique des populations et d'évolution.
Les ennemis du moineauLes oisillons sont victimes des serpents, des ratons laveurs, des corbeaux, des chats, des hermines et d'autres petits prédateurs terrestres.