De nordinfo.com
En provenance de la Terre de Baffin et autres lieux glacés, le plectrophane des neiges apparaît dans le paysage du sud du Québec en octobre ou en novembre. Ce petit oiseau blanc, de la taille du moineau domestique, passe l'hiver avec nous pour ensuite repartir au printemps fonder une famille dans sa zone boréale.Photo Johan Haslam_Wikimedia
On peut observer, chaque hiver, des bandes d’oiseaux blancs dans les terrains ouverts, entre autres, dans les zones agricoles de Mirabel.
Sa tenue hivernale affiche la blancheur de la neige sur l'ensemble de son corps, à l'exception du dos et d'une partie de la tête, sont marqués par du brun-roux, et du bec empreint de jaune. Il va sans dire qu'il est difficile à repérer, sa silhouette s'effaçant dans la parure de l'hiver.
Heureusement, le plectrophane des neiges se tient en groupe composé assez souvent d'une centaine d'individus. Il fréquente les champs, se nourrissant de mauvaises herbes, de graines balayées par le vent ou de tiges de graminées s'élevant au-dessus de la surface de la neige.
Au-dessus des champs, les oiseaux se rassemblent et tourbillonnent en effectuant des ellipses et autres mouvements aériens, le tout accompagné d'un doux sifflement. Ce ballet aérien constitue un spectacle unique dans le silence de l'hiver.
Dans la région des Basses-Laurentides, on peut observer, chaque hiver, des bandes d'oiseaux blancs dans les terrains ouverts, entre autres, dans les zones agricoles de Mirabel.
Le plectrophane des neiges peut fréquenter des mangeoires garnies de graines diverses, surtout si elles se trouvent près d'un champ. Il a un faible pour le millet répandu au sol.
Dans son territoire nordique en été, il mange aussi des insectes. Le mâle porte alors son costume nuptial, c'est-à-dire une livrée blanche agrémentée d'un dos et d'un bec noirs.
Changement de nom
Le plectrophane des neiges s'avère le nouveau nom du bruant des neiges, selon une décision de l'American Ornithologists Union, laquelle a été adoptée en 2010 par le Regroupement Québec-Oiseaux.
Il est soustrait de la famille des bruants et placé dans la nouvelle famille des calcariidés. Le bruant lapon et bruant de Smith font également partie de la nouvelle famille et prennent respectivement le nom de plectrophane lapon et plectrophane de Smith.
Il s'agit d'un étrange retour de l'histoire puisque l'oiseau portait le nom de plectrophane des neiges jusqu'au début des années 1970.
«Outre son utilité, le plectrophane des neiges est un symbole de courage, écrit Claude Melançon dans Charmants Voisins, un livre (épuisé) paru en 1964 aux Éditions du Jour. Sa présence seule est un défi. Comment ne pas accepter le long hiver quand nous voyons cette boule de duvet jouer dans la poudrerie et gazouiller joyeusement sous un ciel de plomb?»
Un merle... en hiver
Un merle d'Amérique a récemment été observé dans la cour d'un lecteur de Rosemère. Cette personne nous a écrit pour communiquer sa surprise et savoir si un tel phénomène est rare en hiver.
Le merle d'Amérique est bel et bien un oiseau migrateur, mais une très petite partie de la population reste au Québec en hiver.
L'oiseau peut hiverner s'il trouve un milieu favorable caractérisé par la présence d'eau libre, un ruisseau par exemple, et d'arbres fruitiers. Friand des vers de terre, le merle d'Amérique adopte un autre régime alimentaire en automne, en hiver et tôt au printemps. Il se nourrit alors des fruits du cerisier de Virginie et du sorbier, de baies diverses et de raisins de vigne sauvage.
Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l'apprentissage de l'ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com