De nordinfo.com
En hiver, les pics fréquentent souvent les mangeoires et parcourent les troncs des arbres dénudés, ce qui nous permet de les observer à loisir.Très rare au Québec, le pic à ventre roux est de plus en plus souvent observé dans certaines zones, notamment en Montérégie.
Le répertoire de la faune ailée du Québec comprend huit espèces de pics, dont le pic flamboyant et le pic maculé, des oiseaux migrateurs qui nous quittent durant la saison froide.
Il reste donc avec nous six espèces de pics: le pic mineur, le pic chevelu, le grand pic, le pic à dos rayé, le pic à dos noir et le pic à ventre roux. Les deux premiers sont des oiseaux familiers autour de nos terrains peuplés de quelques arbres, alors que les quatre autres vivent dans des habitats particuliers.
Le pic mineur et le pic chevelu se ressemblent beaucoup et se distinguent par la taille et la longueur du bec. L'envergure du pic chevelu s'étale sur quelque 24 centimètres, représentant approximativement sept centimètres de plus que le pic mineur, dont la taille est équivalente au moineau domestique. Quant à la longueur du bec, elle représente environ les trois quarts de la tête, chez le pic chevelu, comparativement à un quart pour le pic mineur.
Soulignons une autre différence plus difficile à voir: seul le pic mineur étale des marques noires sur les rectrices blanches, les plumes externes de la queue.
Les mâles des deux espèces affichent une tache rouge derrière la tête, laquelle est inexistante chez les femelles.
Oiseau à la fois discret et majestueux, le grand pic se manifeste davantage en hiver, sa famille étant élevée et autonome. De la taille d'une corneille, le grand pic déploie une spectaculaire huppe rouge sur la tête. Il vit surtout dans les forêts de vieux arbres, tel le marais Tylee à Rosemère. Occasionnellement, il peut glaner un morceau de suif à des mangeoires sises près d'un boisé.
Le pic à dos rayé et le pic à dos noir habitent des territoires plus nordiques que notre région, tel le Parc national du Mont-Tremblant. Ils se déplacent quelque peu en hiver et peuvent être repérés dans des forêts de conifères. Les deux espèces arborent un costume blanc et noir.
Comme son nom l'indique, le pic à dos rayé présente des stries blanches sur la partie supérieure du dos. On note aussi une couronne jaune sur la tête des mâles de chacune de ces espèces.
Expansion du pic à ventre roux
Le pic à ventre roux n'a pas vraiment le ventre roux, plutôt un éclat jaunâtre sur un ventre beige. Sa tenue est complétée par une tête et une nuque rouges et un dos bariolé.
Ce joli pic est très rare au Québec, la limite nord de son territoire étant situé en Ontario et dans l'État de New York. On l'observe cependant de plus en plus dans certaines zones du Québec, notamment en Montérégie.
Il pourrait suivre le même parcours que le cardinal rouge, lequel a étendu son aire de répartition vers le nord, tout en s'installant à longueur d'année dans nos régions.
Son régime alimentaire est varié et particulier. En été, il déguste des fruits et des insectes, parfois des grenouilles. En hiver, il se nourrit de larves, de noix et de graines diverses. Il peut donc surgir à une mangeoire, pour notre plus grande surprise!
Récemment, des amateurs d'oiseaux ont aperçu le pic à ventre roux dans quelques villes du Québec, notamment à Châteauguay et à Ste-Sophie.
Gardons les yeux ouverts pour dénicher cette rareté ailée!
Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l'apprentissage de l'ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.