De cyberpresse.ca
Voici la grive à collier mâle qui a été photographiée dans un arbre fruitier le 23 janvier à Saint-Brigitte-de-Laval.
Photo Madeleine Morin et André Pineau
Jacques Samson
Le Soleil
Le 23 janvier, à 9h, Madeleine Morin et André Pineau, de Sainte-Brigitte-de-Laval, observent dans un arbre un oiseau qu'ils n'avaient jamais vu auparavant: une grive à collier mâle, qui plus est avec sa femelle. Tout ça, semble-t-il, sous le regard d'un merle d'Amérique un peu abasourdi.
Aussitôt cette information reçue par courriel, je me suis empressé de la transmettre à Gérard Cyr, du Club des ornithologues de Québec (COQ). Il est l'un de ceux qui s'occupent du volet des observations ornithologiques au COQ.
Avant même qu'il se rende à Sainte-Brigitte-de-Laval, M. Cyr raconte dans un courriel que la grive à collier est considérée comme un visiteur inusité qui nous arrive de l'Ouest. Il la considère comme une visiteuse régulière, avec au moins une mention par année, pour un total d'une cinquantaine dans toute la province.
Sur le territoire du COQ, M. Cyr signale seulement quatre mentions : deux au printemps (Sillery en 1985 et Neufchâtel en 2006); deux en hiver (Boischatel en 1999 et Deschambault en 2002). La grive à collier de Deschambault est arrivée en janvier et n'est repartie qu'en mars.
L'observation de la grive à collier met fin dans la région de Québec à une disette qui dure depuis 2006. Par contre, M. Cyr signale qu'une telle grive a été observée cet hiver à Jonquière, mais il ignore s'il s'agit d'un mâle ou d'une femelle.
Une chose est certaine, si un couple a été vu à Sainte-Brigittede- Laval, ce serait une grande première, car l'espèce a toujours été observée en solitaire.
Le lendemain de l'observation, le 24 janvier, André Cyr s'est déplacé à Sainte-Brigitte-de- Laval question de voir s'il ne pouvait pas lui aussi voir les oiseaux. Sur place, il n'y avait pas trace des grives, et l'arbre dans lequel l'oiseau avait été photographié était vide de ses fruits.
Plus bas dans la rue où habitent Mme Morin et M. Pineau, le long de la rivière, il y avait bien sept merles, mais pas de trace de grives avec eux.
Par la suite, M. Cyr s'est rendu chez les Morin-Pineau, et Mme Morin lui a avoué qu'elle n'avait pas bien vu la femelle. La description qu'elle en fait un oiseau avec un collier grisâtre collerait cependant aux caractéristiques d'une femelle.
Enfin, André Cyr conclut son courriel en écrivant : «Il aurait tout de même été intéressant d'avoir pu l'observer plus en détail, car voir une grive à collier, c'est déjà un exploit, en voir deux»
CARACTÉRISTIQUES
La grive à collier est un oiseau, comme le précisait plus haut Gérard Cyr, qui nous vient de l'Ouest. Elle se nourrit d'insectes et de fruits. Elle fait 24 cm de longueur et possède une envergure d'ailes de 41 cm. Son poids peut atteindre 78 gr. Cet oiseau est à peu près de la taille d'un merle d'Amérique, sauf que sa queue est plus courte.
Une autre surprise
Une femelle faisan de Colchide, photographiée au sommet du mont Sainte-Anne. Elle semble frigorifiée, exposée aux grands vents.
Photo Audrey Lalumière
Francis Flynn, de Beaupré, a observé une femelle faisan de Colchide au sommet du mont Sainte-Anne au début de janvier. On retrouve ou on observe à l'occasion de ces oiseaux qui ont été relâchés dans la nature pour en faire la chasse. Il y en a qui échappent aux balles des chasseurs et finalement se dispersent un peu partout. Cette chasse se déroule dans certaines îles du Saint-Laurent et moi, j'ai observé un faisan mâle, il y a deux ou trois ans, à l'Île-aux-Oies, alors que j'assistais au baguage d'oies au printemps.
Un nuage de jaseurs
Une partie d'une bande d'environ 500 jaseurs boréaux qui faisaient plier la tête d'un bouleau, tant ils étaient nombreux.
Photo Marleen Provençal
C'est un véritable nuage de jaseurs boréaux que Marleen Provençal, une artiste peintre rattachée à la galerie d'art Perreault, a observé dans un bouleau près de sa propriété. La joyeuse bandeelle l'estime à plus de 500venait de vider un arbre fruitier dans le parc-école en face de chez elle et elle prenait un temps de repos avant de s'attaquer à un autre derrière sa maison. C'est toujours extrêmement spectaculaire de voir une bande de jaseurs s'attaquer à un arbre et le vider de ses fruits dans le temps de le dire.
SURPRISEDes observations inusitées, on peut en faire à nos postes d'alimentation dans notre jardin, dans nos randonnées en forêt, le long des lacs, au bord des rivières et même en plein milieu du Saint-Laurent.
André Blouin, de Sainte-Pétronille, île d'Orléans, un canoteur sur glace adepte d'ornithologie, a fait une rencontre étonnante en plein milieu du fleuve alors qu'il s'entraînait avec son équipe. Je le laisse vous raconter.
«Ma passion, c'est le canot à glace, j'adore ça, tellement que mon équipe et moi sommes sortis sur le majestueux Saint-Laurent par - 33 degrés, avec le facteur vent, le dimanche 15 janvier 2012, le matin.
«Pas vraiment le choix, la glace cette année est tardive et nous avons trois recrues au sein de notre équipe, dont un de mes garçons qu'il faut entraîner assidûment.
«En revenant vers Québec, je me souviens très bien que nous sommes à nous battre contre des conditions de glaces assez difficiles. Nous sommes en face du Château Frontenac. Je suis à l'avant à tribord et une fusée fend l'air devant le bateau à quelques mètres seulement. Je fais arrêter le bateau pour voir ce que c'était.
«À ma grande surprise et celle de mes coéquipiers, un faucon pèlerin s'est posé sur une glace à environ 10 mètres de nous pour se désaltérer. Il a plongé à trois reprises son bec dans l'eau et est reparti aussi vite qu'il est arrivé.
«Il faisait tellement froid que je n'ai pu m'empêcher de penser aux conditions auxquelles ces petits êtres,tellement forts, doivent faire face pour survivre. J'ai moimême, durant cet entraînement, eu affaire avec l'eau du fleuve à cause d'une fausse manoeuvre. L'eau était chaude comparée à l'air, BRRRRRRRRRRR.»
Sujet: Deux grives à collier en visite 
Mer 8 Fév - 17:31
